Le Maroc met en œuvre des projets d’autoroutes et de route d’envergure. Certains affichent un taux de réalisation de 100 %, tandis que d’autres avancent à grands pas.
La route tue plus que les guerres dans la majorité des pays du monde. Un fait confirmé par Joop Goos, président de l’Organisation mondiale de la prévention routière, à l’occasion de l’ouverture des travaux du séminaire maghrébin sur la prévention et la sécurité routière organisé à Rabat les 18 et 19 février. Selon Goos, les accidents de circulation provoquent chaque année 1,2 million de décès et près de 50 millions de blessés.
Au Maroc, la situation ne s’améliore pas en dépit des nombreuses actions menées dans le cadre du Plan stratégique intégré d’urgence de sécurité routière (PSIU), lancé en 2004. Les données provisoires de l’année 2008, qui coïncide avec la mise en œuvre de la seconde phase du PSIU pour la période 2008-2010, montrent que beaucoup de travail reste à faire.
Dans ce sens, Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport a présenté les principales mesures initiées pour réduire des accidents de la route. L’engagement de la société ainsi que des acteurs concernés est devenu une priorité pour lutter contre la guerre de la route. Car, durant l’année 2008, le pays a enregistré de tristes records. En effet, le nombre provisoire des accidents a atteint fin décembre dernier 66.852, soit un accroissement de 8,07% par rapport à l’année précédente. Les conséquences : 4044 tués (+9,21%) et 12.670 blessés graves (+2,67%).
Ce résultat n’est que la consolidation d’une série d’augmentations amorcée depuis le début de l’année, explique-t-on dans un communiqué du département de Ghellab. Toutefois, on signale que la gravité reste à un niveau maîtrisée. En effet, l’indicateur de gravité exprimé par le nombre des tués et blessés pour 100 accidents a enregistré une baisse de 0,93 points en passant de 25,93 (tués et blessés) en 2007 à 25 en 2008, soit une diminution de 3,60%. Mars, mai et juillet ont été les mois où on a enregistré de fortes augmentions en nombre de décès, soit respectivement 25,82%, 22,49% et 22,32%.
Une analyse par région permet de relever que trois zones sur 16 ont enregistré des baisses de décès en comparaison avec 2007. La plus forte, soit -13,59% a été réalisée dans la région de Tanger-Tétouan, suivie de Tadla-Azilal (-1,36%) et de l’Oriental (-0,92%). Les régions de Guelmim-Smara, Taza-Al Hoceima-Taounate affichent respectivement 0 et + 0,59%.
Par contre, la situation évolue mal dans les deux régions de Oued Ed-Dahab-Lagouira et Souss-Massa-Draâ qui ont connu respectivement une évolution au niveau des nombres de tués de +92,31% et +33,54%. Le Grand Casablanca, la région de Rabat et Fès Boulemane affichent respectivement +16%, +8,03% et +29,92%.
Pour renverser la tendance, Ghellab compte beaucoup sur la mise en application du projet du code de la route, actuellement en examen par la deuxième Chambre après son adoption par la Chambre des représentants. Notons par ailleurs qu’à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière, le ministre a inauguré ou donné le coup d’envoi à plusieurs projets.
Il s’agit en particulier du lancement des travaux de construction du nouveau centre d’immatriculation de Rabat pour un coût d’investissement de plus de 16 millions de DH et l’inauguration d’un nouveau centre de visite technique à Berrechid. Sans oublier le lancement du projet d’aménagement des 2 carrefours près de Settat.
Le Maroc, mieux que ses voisins
En dépit de ces données alarmantes, le Maroc se trouve en bonne situation en comparaison avec les pays de la région. Ce sont les propos de Joop Goos, président de l’Organisation mondiale de la prévention routière.
Les chiffres pour un million d’habitants sont identiques au Portugal et à la République tchèque avec une moyenne de 125 morts contre 91 dans les pays avancés. Alors qu’en Tunisie et en Syrie, par exemple, on enregistre respectivement 151 et 240 décès.
Source : L’Economiste - Nour Eddine El Aissi
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