Abderrazak Mounib avait confié fin 1996 à un ami qu’il avait joint depuis la prison, que lui et un autre Marocain, Ahmed Toummouhi, avaient déjà passé cinq ans en prison pour des viols qu’ils n’avaient pas commis en 1991. Ils avaient été identifiés par des victimes et la Cour suprême a confirmé leurs peines. Abderrazak appelait avec tellement d’insistance l’ami en question que ce dernier avait fini par croire en son innocence, relate La Vanguardia.
« La Garde civile sait qu’ils sont innocents », a déclaré Fatima, la femme d’Abderrazak, à l’ami qui lui avait rendu visite. À l’époque, elle était âgée de 48 ans et ses quatre enfants (deux filles et deux garçons) âgés de 8 à 18 ans. L’ami en a eu la preuve après avoir pris connaissance du rapport du Commandement de la Garde civile transmis au parquet de la Cour supérieure de justice de Catalogne, lequel confirmait l’innocence d’Abderrazak et de son coaccusé.
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Des mois après leur arrestation, des crimes similaires à ceux dont ils étaient accusés, avaient été commis. La Garde civile a ouvert une enquête et a fini par mettre la main sur Antonio García Carbonell, un Espagnol qui ressemblait étrangement à Abderrazak Mounib. Des objets appartenant aux victimes et les armes qu’il utilisait pour les intimider ont été retrouvés à son domicile. Les deux Marocains accusés, avaient donc été condamnés sans preuves.
L’analyse d’un mouchoir contenant du sperme, retrouvé sur l’une des victimes, a révélé la présence de l’ADN de l’Espagnol. La culpabilité de ce dernier étant prouvée, le juge a annulé la condamnation d’Abderrazak, mais pour des raisons inconnues, le Marocain est resté en prison où il décède d’une crise cardiaque le 30 avril 2000. Ahmed Toummouhi, lui, est resté en prison jusqu’en 2006 avant d’être libéré. L’auteur confirmé des faits, Antonio García Carbonell, est sorti de prison en 2013.