Le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy,
a estimé qu’il n’y a "aucune raison de protester" contre la reconduite à la frontière, le 7 juillet, du lycée marocain Abdellah Boujraf. "Je ne vois (...) aucune raison de protester contre la reconduite à la frontière de M. Boujraf, qui constitue la juste application de la loi de la
République", souligne M. Sarkozy dans une réponse écrite au député socialiste Jack Lang.
Abdellah Boujraf (19 ans), vivant en France depuis l’âge de 14 ans, a été expulsé vendredi vers le Maroc. Jack Lang avait écrit vendredi au ministre de l’Intérieur pour lui exprimer sa "révolte" et réclamer "le respect de la parole donnée", expliquant que Boujraf "vivait en France depuis cinq ans", qu’il était "scolarisé dans le 19-ème arrondissement" à Paris, qu’il bénéficiait du "soutien de ses enseignants", qu’il avait "obtenu son CAP" et était inscrit en BEP.
Dans sa réponse, Sarkozy assure que le lycéen marocain "est arrivé en France sans visa", ajoutant qu’"il ne s’agit donc pas d’un enfant scolarisé" et que sa situation "n’entre aucunement dans le champ d’application" de la circulaire du 13 juin dernier. "L’éloignement de ce jeune adulte vers son pays d’origine a fait l’objet de
décisions juridictionnelles qui en ont confirmé la parfaite légalité", rappelle-t-il, citant à cet égard le rejet de la requête de M. Boujraf contre l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière par le tribunal administratif de Paris le 6 juillet.
Arrivé en France à l’âge de 14 ans pour rejoindre son père qui y travaille depuis 26 ans avec une carte de résident, le lycéen marocain est devenu le premier élève expulsé depuis la fin de l’année scolaire et du moratoire accordé aux enfants sans papier par le ministère de l’Intérieur. Engagé contre l’expulsion des élèves étrangers, le Réseau Education Sans Frontières (RESF) avait tenté d’arrêter cette expulsion alors que Boujraf se trouvait dans un centre de rétention pour une dispute avec un Sans Domicile
Fixe (SDF).
"On reste sans voix devant ce genre de choses", avait déploré un animateur du Réseau qui avait promis de ne pas relâcher la mobilisation pour le retour du lycéen marocain. "On ne désespère pas de l’obtenir", avait-il dit, citant le précédent retour en France d’une Malienne expulsée en mai dernier. Plusieurs autres organisations des droits de l’Homme et associations de parents d’élèves avaient manifesté contre l’expulsion d’Abdellah Boujraf.
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