Le couple emblématique du cinéma marocain, Farah El Fassi et Omar Lotfi, a officiellement divorcé. La nouvelle, largement relayée sur les réseaux sociaux, a été confirmée par une source proche de l’actrice.
Les auteurs du documentaire « Zidou l’gouddam ! - Allez de l’avant ! », nous entraînent parmi les souvenirs des vétérans de guerre marocains. Après le succès remporté par le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, leur travail nous permet de mieux comprendre les raisons pour lesquelles près de 40 000 hommes se sont engagés pour se battre auprès de la France, suite à l’appel du Sultan Mohammed Ben Youssef, en 1939. Les jeunes soldats avaient beau être volontaires, on comprend vite que le chômage et la pauvreté les ont, en quelque sorte, forcés à s’engager.
Grâce à des capsules « historiques », le spectateur découvre également le rôle que ces goumiers et tirailleurs ont réellement occupé dans la victoire des Alliés. Chevaliers inimitables et agiles grimpeurs de montagnes, les Marocains ont réussi à reprendre aux Allemands des positions extrêmement difficiles.
Le Maroc ne compte plus que 20 000 de ces anciens combattants, toutes guerres confondues. Aujourd’hui octogénaires, ils n’ont cependant rien oublié. « Pendant un combat, j’ai été touché à la jambe. J’ai rampé toute la nuit dans la forêt, car les Allemands étaient juste à côté de moi. Puis, je me suis retrouvé, quatre kilomètres plus loin, au beau milieu de ma compagnie. Exactement ! », raconte l’un d’eux, encore étonné d’avoir survécu.
Si le sujet est grave, Éric Beauducel et Bernard Simon ont toutefois réussi à le traiter avec doigté. Ils ont su mettre en avant le sens de l’humour de ces hommes dont la vie n’a, vraisemblablement, jamais été facile. « Nous tenions à adopter une attitude équilibrée. Il est très facile de prendre parti dans ce genre de travail. Et nous ne voulions pas non plus que le résultat soit trop lisse », explique Beauducel, qui est aussi réalisateur.
Commencé il y a plus de deux ans, ce n’est qu’à la toute fin du montage du film que le gouvernement français a annoncé l’alignement des retraites des vétérans africains sur celle des Français. « Nous avons été heureux de la nouvelle, mais demeurerons vigilants », prévient Beauducel, qui se promet suivre l’affaire de près.
L’Institut français de Casablanca a présenté le film mercredi dernier, mais les auteurs ont amorcé dès le lendemain une tournée pour le présenter partout à travers le Maroc. « Le souhait de notre équipe est de participer au devoir de mémoire et de réaliser une véritable collecte de témoignages, afin de préserver la parole de ces hommes pour les générations futures », affirment-ils. Malheureusement, il faudra encore attendre avant de savoir si ce bijou sera disponible en formule DVD. « Nous y travaillons ! », promet Beauducel.
Et de cinq !
Zidou l’gouddam ! est en fait le cinquième d’une série portant sur les « frères d’armes » de la France. Déjà, les documentaires portant sur les vétérans malgaches, polynésiens, calédoniens et africains ont remporté un important succès. Le bataillon guitariste, qui retrace les épopées des soldats des îles du Pacifique, a par ailleurs été primé lors du Festival international du film documentaire océanien, en 2005.
Marie-Hélène Giguère - L’Economiste
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