Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.
Le Réseau éducation sans frontières Maroc vient de voir le jour sous l’impulsion conjuguée de syndicats et d’associations œuvrant dans le domaine des droits de l’Homme.
Depuis la mise en application, en juin dernier, de la circulaire de Nicolas Sarkozy, concernant la régularisation des sans-papiers, la chasse aux enfants scolarisés et à leurs parents sans-papiers a été lancée. Plusieurs marocains résidant illégalement en France ont déjà été expulsés de l’Hexagone. La dernière opération d’expulsion date du lundi 13 novembre 2006.
Fatima, jeune lycéenne poursuivant des études en 1ère année du Bac Pro-Chimie au lycée Paul Constans de Montluçon. Agée de 19 ans, elle vit en France depuis 2001 avec son frère jumeau et son père. Ce dernier travaillait depuis 1976 en France avant qu’un accident de travail ne l’empêche de continuer à exercer son métier. Le regroupement familial fût refusé au père. La raison ? Ses ressources ont été jugées insuffisantes suite à son invalidité. Résultat, Fatima a été arrêtée à son domicile le premier jour des vacances de la Toussaint et maintenue au centre de rétention de Lyon du 26 octobre au lundi 13 novembre, jour où elle a été expulsée par avion vers l’aéroport de Casablanca.
Fatima n’est pas la seule Marocaine victime de la circulaire Sarkozy. D’autres personnes ont également fait l’objet d’expulsion. Au début du mois de septembre 2006, un jeune lycéen marocain est arrivé à Tanger, suite à son expulsion dans le cadre de cette circulaire. Le 24 septembre 2006, une fillette âgée de quatre ans et sa mère ont également débarqué au port de Tanger, expulsées sous le coup de la même circulaire après avoir passé 15 jours au centre de rétention de Toulouse-Blagnac. D’autres marocains vivent en permanence dans l’angoisse de se voir expulser.
Pour les soutenir, des associations marocaines oeuvrant dans le domaine des droits de l’Homme ainsi que des syndicats se mobilisent. Ils viennent de créer le Réseau éducation sans frontières Maroc. Les missions que s’est assignées ce Réseau visent, en premier lieu, à soutenir les familles expulsées et à assurer leur accueil. Le Réseau aura également à assurer un suivi des cas et un appui dans la recherche de solutions aux divers problèmes rencontrés.
Les critères de Sarkozy
En juin dernier, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a initié une circulaire concernant la régularisation des sans-papiers ayant des enfants scolarisés en France. Sarkozy a fixé six critères que les préfets doivent prendre en compte en matière de la régularisation de la situation des enfants. L’enfant doit être scolarisé au moins depuis septembre 2005, être né en France ou arrivé dans le pays avant ses 13 ans. La famille doit manifester une réelle volonté d’intégration, caractérisée notamment par la scolarisation des enfants, la maîtrise du français et le suivi éducatif des enfants, le sérieux dont ceux-ci font preuve dans leurs études et l’absence de trouble à l’ordre public.
Aujourd’hui le Maroc - Khadija Skalli
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