Le combat de Laïla pour obtenir la nationalité française

14 avril 2022 - 22h40 - France - Ecrit par : G.A

Née à Maubeuge en France, il y a plus de 40 ans, Laïla a du mal à obtenir la nationalité française. Pourtant, la jeune femme marocaine semble remplir toutes les conditions pour obtenir le précieux document qui ferait d’elle une citoyenne française à part entière.

Les parents de Laïla ont quitté le Maroc pour la France, plus précisément à Sambre-Avesnois, bien avant qu’elle ne vienne au monde en 1980 à Maubeuge, relate la Voix du Nord. Depuis sa naissance, elle n’a connu que la France et y a fait ses études. À 18 ans, elle obtient une carte de résident. « On ne m’a rien proposé d’autre, j’étais jeune et je pensais que c’était normal », regrette-t-elle aujourd’hui devant les difficultés qu’elle traverse pour avoir la nationalité française sans y parvenir.

À lire : Il se voit refuser la nationalité française parce qu’il travaille trop

Tous les 10 ans, Laïla doit refaire une demande de renouvellement de sa carte de résident, et débourser 300 euros. Chez elle, tout le monde possède la nationalité française, pendant qu’elle doit se contenter de la carte de résident. « À chaque fois, je me retrouve à la sous-préfecture avec tous ces gens qui viennent d’arriver en France. Ce n’est pas logique ».

À lire : Un Marocain vient de perdre la nationalité française

En plus de la nationalité française, il est parfois difficile à Laïla d’avoir certains documents. Par exemple, en 2019, elle a décidé de s’inscrire pour une formation dans le domaine de la sécurité. Il lui fallait un casier judiciaire qu’elle fournit, mais qui a été rejeté. « Ils m’ont dit qu’ils voulaient un casier judiciaire du Maroc – pays où je n’ai mis les pieds qu’une fois dans ma vie, pour passer des vacances. Est-ce qu’il y a un Maubeuge au Maroc ? À un moment donné, j’ai commencé à douter de moi-même », confie Laïla.

À lire : Les Marocains, premiers bénéficiaires de la nationalité française

La jeune femme en venait à se demander si elle était vraiment née en France. Elle ne comprend pas avec quel acharnement, le système qui devrait la protéger et lui offrir la sécurité nécessaire, est en train de la malmener. Pourtant elle est née en France, y a grandi et y a fondé son foyer. « Je pense qu’ils ne prennent pas assez de temps pour étudier mon dossier » regrette-t-elle.

À lire : La nationalité française refusée à Gims pour ses propos sur l’islam

Aujourd’hui âgée de 41 ans, elle voit sa vie défiler sans elle, bien qu’elle voudrait faire des études, suivre des formations pour travailler ailleurs que dans un fast-food, avoir le droit de vote… Un luxe qu’elle ne peut s’offrir sans la nationalité française.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Femme marocaine - Plainte

Aller plus loin

Nationalité française pour les étrangers : voici les conditions à remplir

La France a décidé de faciliter l’obtention de la nationalité pour les travailleurs étrangers en première ligne du Covid-19. Ceux-ci doivent remplir certaines conditions.

Des Marocains perdent la nationalité française

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a, mardi, rejeté la requête de quatre Franco-Marocains et d’un Franco-Turc déchus de leur nationalité française. Ceux-ci avaient...

Né en France, on lui refuse la nationalité

Alors qu’il est né en France, un élève dont les parents sont Marocains n’a toujours pas de papiers d’identité. Une situation qui pourrait l’empêcher de passer le baccalauréat à...

Un haut responsable marocain risque de perdre la nationalité française

L’ancien directeur de l’Agence urbaine de Marrakech risque de perdre la nationalité française. L’homme purge une peine de 10 ans de prison, pour une affaire de corruption.

Ces articles devraient vous intéresser :

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.