« Le Maroc ne se soucie pas du prix à payer. Il va l’assumer, car la question du Sahara guide toute sa politique, étrangère comme intérieure », a déclaré Otazu dans un entretien à El Independiente, intervenant au sujet de la récente décision de l’Espagne de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara. L’ancien correspondant de l’agence EFE à Rabat ne pense pas qu’en retour de ce changement de position de l’Espagne, le Maroc ait pris l’engagement de respecter l’intégrité territoriale de Ceuta et Melilla. « Tout porte à croire qu’il s’agissait d’un accord verbal et non écrit », a-t-il précisé.
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« Je n’ai pas vu jusqu’à présent une déclaration solennelle du Maroc dans laquelle il s’engage à respecter l’intégrité territoriale des deux villes. Et pour qui connaît un peu le Maroc, cela ne risque pas d’arriver. Pour le Maroc, Ceuta et Melilla font simplement partie du territoire marocain », a développé Otazu, soulignant que le Maroc a « toujours gagné ses bras de fer » avec des pays bien plus puissants que lui, comme les États-Unis, la France, l’Allemagne, au cours des dix dernières années. « C’est surprenant, car c’est un petit pays dont le grand atout est sa situation stratégique en Afrique du Nord. Mais sa diplomatie joue très fort et joue toujours pour gagner », a-t-il ajouté.
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Otazu dit également ne pas comprendre pourquoi l’Espagne a choisi ce contexte de crise énergétique pour opérer ce revirement. « Je ne vois pas quels sont les gains immédiats pour l’Espagne », explique-t-il, alertant sur les éventuelles représailles de l’Algérie qui, « lors des prochaines renégociations de contrats, pourrait bien privilégier d’autres entreprises du secteur au lieu de Repsol et Cepsa, implantées en Espagne depuis des décennies ».