Accusé de trafic de migrants, un Guinéen en prison au Maroc

27 janvier 2021 - 21h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Un jeune guinéen s’est retrouvé en prison au Maroc pour trafic de migrants, alors qu’il a tenté l’immigration avec des Mauritaniens. Sa famille et l’association marocaine des droits humains appellent la Guinée à intervenir afin qu’il recouvre sa liberté.

Moussa Camara était parti de la Guinée pour concrétiser son rêve, celui de rallier l’Espagne via le Maroc. Un rêve éphémère. Après un séjour chez sa sœur en Mauritanie, il se rend au Maroc. Il monte dans une embarcation de fortune avec des Mauritaniens et d’autres Africains. En tout, 53 passagers. Les choses ne passent pas comme prévu. La police marocaine les interpelle. Ils seront placés en détention préventive.

« À Nador, la police les a arrêtés. Dans le lot, il y avait 8 mauritaniens, un Guinéen qui est Moussa Camara, et d’autres nationalités. Du coup, on nous informe que nos compatriotes sont en prison, on contacte l’ambassade de la Mauritanie au Maroc qui est partie immédiatement libérer nos frères pour les rapatrier directement vers la Mauritanie », raconte à Africaguinee Mohamed Sokhona, beau-frère de Moussa Camara. Les choses vont rapidement se compliquer pour le migrant guinéen. « Moussa Camara est resté en prison jusqu’à ce qu’il soit condamné pour des faits qu’il n’a pas commis », confie-t-il.

Le prévenu a écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme. M. Sokhona dit avoir mené des démarches pour sa libération. Sans succès. « J’ai pris un visa à l’ambassade du Maroc ici en Angola pour aller voir la situation de Moussa. (…) J’ai demandé à l’ambassade de me faire un papier afin que je puisse aller libérer Moussa, elle n’a pas voulu. C’était impossible. J’ai tenté d’aller seul, on me dit que ce n’est pas possible parce que je n’ai pas le même nom de famille que Moussa, et qu’on n’est même pas de la même nationalité », détaille-t-il.

« En tant qu’association de défense des droits humains, nous avons constaté des violations graves dans la procédure de jugement de Moussa : lors de son arrestation, les PV de police étaient établis en arabe sans aucune traduction, devant le juge, le traducteur n’était présent que lorsque le verdict a été prononcé », dénonce Oumar Naji, vice-président de l’association marocaine des droits humains-section Nador, soulignant que le migrant guinéen a été condamné en tant passeur, ce qu’il n’est pas. Tous appellent les autorités guinéennes à œuvrer pour la libération de Moussa.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Nador - Guinée - Famille - Immigration - Prison - Trafic

Aller plus loin

Un réseau de migrants clandestins démantelé à Laâyoune. Cinq arrestations

Cinq individus soupçonnés de liens avec un réseau criminel, ont été interpellés samedi, à Laâyoune, par le service préfectoral de la police judiciaire de la ville.

Îles Canaries : un Marocain poursuivi pour la mort de 14 personnes

Un migrant marocain de 43 ans a été arrêté à Gran Canaria après avoir été identifié comme étant le propriétaire présumé d’un canot pneumatique ayant transporté un groupe de 47...

Les militaires stagiaires guinéens bloqués au Maroc lancent un SOS

190 militaires guinéens en fin de stage depuis plus de deux mois au Maroc veulent rentrer chez eux. Ils disent être bloqués dans le royaume en raison de la fermeture des...

Les migrants subsahariens appellent le roi Mohammed VI au secours

L’Association des migrants subsahariens pour la défense des droits et de la dignité humaine (AMSDH) dénonce les exactions dont sont victimes les migrants subsahariens et appelle...

Ces articles devraient vous intéresser :

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Près de 20 000 hommes battus au Maroc

La députée Aziza Boujrida, membre du groupe Haraki, interpelle la ministre de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, sur la question de la violence à l’encontre des hommes marocains.

Achraf Hakimi : « Tout le monde s’est sacrifié pour moi »

Dans une interview, le latéral droit marocain du PSG Achraf Hakimi a témoigné de son amour et de sa reconnaissance à tous ceux qui se sont sacrifiés pour lui, sans manquer d’évoquer son enfance, son attachement à la famille et sa passion pour la mode.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Une Marocaine "perd" son nom en Belgique

Depuis 2019, une Belgo-Marocaine de 73 ans mène des démarches administratives infernales afin de faire rectifier son nom de famille.

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.

L’Europe délivre un nombre record de permis de travail aux Marocains

Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.

Jamel Debbouze déclare sa flamme à Mélissa Theuriau

Jeudi dernier, la journaliste Mélissa Theuriau a fêté ses 46 ans. L’occasion pour son mari, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze de lui faire une belle déclaration.

Maroc : il tue son père pour des cigarettes

Drame dans la commune d’Ait Amira. Un jeune homme a donné un coup de couteau mortel à son père après que ce dernier a refusé de lui donner de l’argent pour acheter un paquet de cigarettes.