La mairie d’Angers s’oppose à la cession de la mosquée au Maroc

28 octobre 2020 - 13h20 - France - Ecrit par : J.K

Les sources de financement des mosquées sont devenues une priorité des autorités françaises depuis l’assassinat du professeur Samuel Paty à Conflans. Le conseil municipal d’Angers a voté lundi, contre la cession au Maroc, de la mosquée en construction, autrefois décidée par l’association, pour finaliser les travaux.

Tout le monde est enfin fixé sur le sort de la grande mosquée d’Angers actuellement en construction. Le conseil municipal qui devrait trancher sur sa cession ou non, a déclaré lundi soir, son opposition à cette cession au Maroc. "Après avoir entendu les différentes parties, après avoir sollicité des avis extérieurs et après avoir pris le temps de la réflexion, le conseil municipal ne souhaite pas qu’un accord soit donné à l’aménageur sur cette cession qui ne respecte pas le cadre légal du contrat initial" a indiqué la décision du conseil.

La mairie avance que le contrat de vente de terrain, va à l’encontre d’une revente des biens par l’acquéreur avant la fin des travaux, sauf autorisation expresse de l’aménageur. " La cession de la future mosquée à un pays étranger ne correspond pas à la neutralité souhaitée pour la réalisation et le fonctionnement futur d’un tel équipement", a délibéré le conseil, rappelant qu’il reste "attaché au libre exercice des cultes, et respectueux du souhait de la communauté musulmane de disposer d’un lieu de culte digne permettant aux croyants de pratiquer leur religion".

Pour rappel, la grande mosquée d’Angers qui dispose d’une capacité d’accueil de 2 500 fidèles, est en construction depuis 2014 dans le quartier des Hauts de Saint-Aubin. L’espace de construction avait été vendu en 2011 à l’AMA, par la société d’économie mixte Sara, actuelle Alter Cités, dirigée par le maire d’Angers Christophe Béchu. Fin septembre dernier, sa cession à titre gratuit au ministère des Habous et des affaires islamiques du Maroc a été votée par l’association des musulmans d’Angers, pour accélérer l’achèvement des travaux qui traînent, faute de moyens financiers. "2,5 millions d’euros ont été collectés et il manquerait encore 4,5 millions d’euros" détaille une source proche de la mairie.

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