Au Maroc, le secteur de l’immobilier sombre dans un immobilisme paralysant. Et, les défis à relever sont nombreux.
3800ha seront réservés aux promoteurs privés. Priorité aux grandes villes : 1260ha à Casablanca, 200ha à Meknès, 150ha à Fès.
L’Etat va céder une deuxième tranche du foncier public aux promoteurs immobiliers. La décision a été entérinée lundi 5 février par le Premier ministre Driss Jettou. Cette tranche porte sur un total de 6 000 ha, à mobiliser sur tout le territoire national, avec, cependant, une priorité donnée à l’agrandissement du périmètre urbain des villes subissant la pression de l’exode rural. « Il ne faut cependant pas oublier que l’objectif premier de cette opération de mobilisation du foncier public est de mettre à la disposition des opérateurs privés une assiette foncière qui les encourage à développer des opérations de promotion immobilière », souligne-t-on au ministère chargé de l’habitat et de l’urbanisme.
L’esprit n’a donc pas changé. Sur les 3 400 ha de la première tranche, dont la cession avait été décidée en 2004, 611 ont été consacrés au programme « Villes sans bidonvilles », mis en œuvre sur tout le territoire, et le reste est allé aux grands chantiers que sont les deux nouvelles villes de Tamesna et Tamansourt.
Pour la seconde tranche annoncée, le Premier ministre a présidé à la signature d’une convention entre l’Habitat et la direction des Domaines, portant sur une assiette foncière de l’ordre de 317 ha qui feront l’objet de lots réservés uniquement aux organismes publics sous tutelle du département de l’Habitat, à savoir le holding d’aménagement Al Omrane et les Erac. Cette assiette foncière, répartie entre plusieurs villes, a été cédée à un prix moyen de 42 DH/m2. En second lieu, les mêmes organismes recevront un millier d’hectares. Ces terrains, actuellement propriété de la direction des Domaines, ne posent que de très légers problèmes juridiques, liés notamment à leur statut. « Mais c’est une affaire qui devrait se conclure avant la fin de ce mois de février. Des experts de l’Habitat et des Domaines se penchent actuellement sur leur prix de cession », souligne un cadre du ministère de l’habitat.
Mais le volet le plus important de cette seconde tranche concerne les 3 800 ha légués par Sodea-Sogeta et non cédés aux investisseurs dans le secteur agricole car le ministère de l’habitat les a jugés nécessaires à l’extension des villes.
Trois grandes opérations ont d’ores et déjà été identifiées par la commission tripartite constituée à cet effet, qui regroupe des représentants de l’Habitat, d’Al Omrane et de la direction des Domaines. Il s’agit d’abord d’une assiette foncière de 150 ha dans la proche périphérie de Fès, dans la commune de Moulay Yacoub plus précisément, qui seront dédiés au relogement de quelque 3 200 ménages qui n’ont pas été pris en compte par la convention signée par la capitale spirituelle dans le cadre de « Villes sans bidonvilles ».
Une zone pour les golfs et les équipements touristiques à Meknès
La seconde grande opération concerne la construction d’une ville nouvelle aux abords de Casablanca, à Lakhyayta, plus exactement. Dans ce cadre, la mobilisation d’une première tranche, dans la banlieue proche de Had Soualem, a déjà commencé. Le prix moyen de cession est fixé à 80 DH/m2. Elle sera dédiée à des zones d’habitat et d’activité économique, industrielle notamment. La seconde tranche concerne toute la parcelle de terre située entre l’autoroute Casablanca-El Jadida et la voie ferrée. Elle concerne 960 ha et constituera l’ossature de la ville nouvelle. Sa mobilisation pose cependant des problèmes, d’ordre juridique notamment.
Le troisième projet identifié dans le cadre de la cession des terres Sodea-Sogeta se situe à Meknès. 200 ha ont ainsi, à la demande du wali de la région Meknès-Tafilalet, Hassan Aourid, été consacrés à étoffer le tissu urbain de la capitale ismaïlienne. Le projet proposera une offre diversifiée tant sur le plan touristique qu’immobilier, avec, notamment, des golfs et des villas très haut de gamme. Ces 200 ha feront l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt à l’échelle internationale. Cet appel sera lancé dans les mois qui viennent par la direction des Domaines. Les cahiers des charges sont d’ailleurs en cours d’élaboration.
La vie éco - Fadoua Ghannam
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