Moudawana : vers la fin de la polygamie ?

16 février 2005 - 15h50 - Maroc - Ecrit par :

Le nouveau code marocain de la famille s’est traduit, un an après son adoption, par un recul de 10% des nouveaux cas de polygamie, a annoncé le ministre marocain de la Justice, dans des propos rapportés mardi.

Présentant un "bilan positif" du nouveau texte à la chaîne marocaine TVM lundi soir, Mohamed Bouzoubaâ a indiqué que les résultats enregistrés "incitent à l’optimisme". Le code, adopté le 9 février 2004, a réformé en profondeur le droit des femmes.

Le nouveau code place la famille "sous la responsabilité conjointe des deux époux", porte à 18 ans au lieu de 15 ans l’âge légal du mariage des femmes et pose de sévères conditions à la répudiation comme à la polygamie.

La polygamie a enregistré un recul de 10%, a indiqué le ministre, précisant qu’il n’y avait eu que 186 nouveaux cas en 2004. Par ailleurs, 18% des filles ont contracté un mariage sans être accompagnées de tuteur, a-t-il dit - la présence d’un tuteur était obligatoire dans l’ancien code du statut personnel (moudawana).

Les craintes exprimées lors de l’entrée en vigueur du code, notamment quant à une augmentation du nombre des divorces, étaient "injustifiées", a-t-il ajouté lors d’une conférence organisée pour l’anniversaire de l’adoption du code. Les divorces ont régressé dans la plupart des régions.

Des associations féminines avaient assuré pour leur part que le nouveau texte fait face à des difficultés de mise en oeuvre, certaines dénonçant notamment le "conservatisme" des juges et des adouls (notaires).

Certains adouls (notaires) "continuent d’exiger qu’un tuteur accompagne la femme qui vient se marier", avait notamment déclaré à l’AFP Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF).

Afp

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Moudawana (Code de la famille) - Polygamie - Mariage

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Réforme du Code de la famille au Maroc : vers une égalité parfaite hommes femmes ?

Le roi Mohammed VI a adressé mardi 26 septembre une Lettre royale au Chef du gouvernement, annonçant une révision approfondie du Code de la famille (Moudawana), près de 20 ans après celle opérée en 2004.

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Le mariage qui a sauvé un village

La célébration d’un mariage a sauvé tous les habitants d’un village marocain lors du tremblement de terre meurtrier du 8 septembre, qui a détruit leurs maisons.

La mère d’Achraf Hakimi, gardienne de sa fortune

Le footballeur marocain Achraf Hakimi, qui évolue au Paris Saint-Germain, a révélé que sa mère gérait ses finances depuis ses débuts professionnels, bien avant son mariage.

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Les jeunes Marocains se désintéressent du mariage

Alors que le Maroc devrait connaître une diminution de sa population active et une augmentation du taux de vieillissement, les jeunes montrent de plus en plus un désintérêt pour le mariage et la procréation en raison de la cherté de la vie. Le projet...