Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

9 décembre 2024 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.

Au Maroc, le mariage des mineurs résiste au temps. C’est l’un des sujets abordés par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi lors de son passage sur l’émission « Nokta ila satr », diffusée sur Al Aoula. À l’en croire, 60 % des demandes de mariage de mineures sont approuvées par les juges. Cette pratique n’est pas sans conséquence sur l’avenir scolaire des jeunes filles. 97 % d’entre elles quittent l’école après leur mariage, a fait savoir le ministre. Une situation qu’il juge alarmante. Qualifiant le mariage des mineures de « calamité », il plaide pour des mesures législatives plus strictes pour l’éradiquer.

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Le ministre s’est aussi prononcé sur la grève des avocats et des huissiers de justice. Il a tenu à expliquer le bien-fondé des nouvelles mesures fiscales introduites dans le cadre de la loi de Finances. Selon Ouahbi, elles visent une meilleure organisation fiscale et une contribution équitable de tous les corps de la profession. Il se dit toutefois ouvert au dialogue pour répondre aux préoccupations des grévistes, tout en assurant la continuité du service public de la justice.

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Autre sujet abordé : la liberté de presse. Selon le ministre, elle devait être exercée dans le respect des lois en vigueur. Certaines affaires impliquant des journalistes sont en relation avec des délits de diffamation ou la publication de fausses informations, ce qui justifie les poursuites judiciaires engagées, a-t-il précisé. Ouahbi a par ailleurs défendu la réforme du Code pénal. Il a soutenu qu’il s’avère nécessaire de réviser ce texte afin de l’adapter aux nouvelles réalités socio-économiques, à travers l’introduction de dispositions plus modernes de manière à respecter les principes fondamentaux des droits de l’Homme et à renforcer la protection des libertés individuelles, mais aussi pour pouvoir encadrer les infractions émergentes.

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