Maroc : la réforme des retraites divise

20 juin 2024 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

La réforme des retraites donne du fil à retordre à l’Exécutif marocain. De leur côté, les syndicats s’inquiètent de sa mise œuvre dans un contexte économique marqué par l’inflation, exprimant des craintes quant à l’avenir des retraités.

Selon le procès-verbal de l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats en date du 29 avril dernier, les deux parties ont convenu de poursuivre la réflexion afin de parvenir à un consensus sur la réforme des retraites, en ce qui concerne notamment les modalités de sa mise en œuvre. Une vision commune de cette réforme devrait être présentée lors de la prochaine rencontre gouvernement-syndicats prévue en septembre, et traduite en une proposition de loi à soumettre au parlement pour approbation lors de sa session d’octobre.

À lire : Les Marocains pourraient partir à la retraite plus tard

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch prévoit d’engager cette réforme des retraites avant la fin de cette année. À plusieurs occasions, le ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, et le président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, Abderrahim Chafai, ont exposé la situation actuelle des caisses de retraite ainsi que les scénarios de réforme possibles afin d’assurer la viabilité de ces caisses. Ces propositions du gouvernement devraient également faire l’objet de présentation aux syndicats afin de recueillir leurs avis. Mais à ce jour, ces séances ne sont pas tenues, dénonce Younes Firachine, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail.

À lire : Maroc : la retraite à 65 ans ?

« En principe, nous sommes contre toute réforme qui serait au détriment des employés, que ce soit au niveau de leur âge ou de leur portefeuille, et par conséquent, nous refusons l’augmentation des cotisations et l’augmentation obligatoire de l’âge de départ à la retraite, ainsi que toute atteinte aux pensions actuelles », a affirmé Firachine dans un entretien accordé au site Al3omk, appelant à une augmentation des pensions des retraités actuels et insistant sur la nécessité d’améliorer la gestion des caisses.

À lire : Maroc : bonne nouvelle pour les fonctionnaires

Dans la même veine, le « Front marocain contre les lois sur la grève et la retraite », qui a vu le jour la semaine dernière, s’oppose à cette réforme considérée comme un recul et visant à remettre en cause les droits acquis des salariés. Pour ce nouveau syndicat, la réforme des retraites cache une manœuvre de l’État visant à utiliser les cotisations des fonctionnaires publics pour alimenter les caisses de retraite des salariés privés. En ce qui concerne la grève, le Front a également exprimé sa ferme opposition au projet de loi visant à restreindre ce droit. Le gouvernement « marchande l’augmentation des salaires contre la réforme des systèmes de retraite », a critiqué pour sa part Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (parti d’opposition).

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Sécurité sociale - Syndicat - Gouvernement marocain - Ministère de l’Economie et des Finances

Aller plus loin

Retraités français : ça se complique au Maroc

La question liée à l’établissement des certificats de vie des retraités établis au Maroc préoccupe le député Karim Ben Cheikh. L’élu écologiste et social, 9ᵉ circonscription des...

Maroc : Afflux de retraités français à Agadir

Le Maroc attire de plus en plus de Français, non seulement comme destination touristique, mais aussi comme lieu de résidence pour les retraités. Un récent reportage de TF1,...

Maroc : la retraite à 65 ans ?

Alors que les députés de l’opposition rejettent le projet du gouvernement d’Aziz Akhannouch de porter l’âge de la retraite à 65 ans, Younes Sekkouri, le ministre de...

Maroc : des retraités en colère

Les retraités de l’éducation fustigent le gel des pensions et sont prêts à faire entendre leur colère. Leur bureau national appelle à une marche de protestation à Rabat.

Ces articles devraient vous intéresser :

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

Le Maroc bat tous les records de fréquentation touristique en 2024

Le tourisme au Maroc se porte très bien. Pour preuve, le nombre de touristes étrangers ayant visité le royaume de janvier 2024 jusqu’en novembre dépasse les prévisions officielles.

Maroc : du changement en vue pour l’impôt sur le revenu

Au Parlement, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, a annoncé que le gouvernement d’Aziz Akhannouch prévoit d’engager une révision de l’impôt sur le revenu (IR) dans le prochain projet de loi...

Maroc : des aides publiques détournées

Malgré les efforts déployés par l’État, les détournements des aides publiques se multiplient au point d’aggraver les conditions de vie des couches sociales défavorisées.

Le Maroc se met à la taxe carbone

Des experts livrent leurs réflexions sur l’impact que la mise en place de la taxe carbone pourrait avoir sur l’économie marocaine ainsi que l’industrie marocaine.

Maroc : bonne nouvelle pour les fonctionnaires

Le gouvernement marocain et les syndicats auraient trouvé un accord en ce qui concerne l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires.

Remaniement ministériel au Maroc : les noms qui circulent

Un remaniement ministériel s’annonce imminent. Qui sont ceux qui ne feront plus partie de l’équipe d’Aziz Akhannouch ou garderont leurs portefeuilles ?

Le Maroc veut faire payer les géants du Web

Le gouvernement marocain est préoccupé par la réglementation fiscale des géants du numérique. Dans ce sens, il propose de nouvelles obligations fiscales dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) de l’exercice 2024.

Cafés et restaurants au Maroc : un secteur en danger de mort ?

Face à la fermeture de nombreux cafés et restaurants, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Ils ont saisi Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et exigent une...