Selon Alexandre Marie, chef analyste pour Agritel (Argus Media France), la France devrait exporter 4,3 millions de tonnes de blé tendre vers l’Algérie et le Maroc en 2023/2024, ce qui représenterait 45 % des exportations pour le compte de la campagne en cours qui prendra fin d’ici juin 2024. Ces chiffres restent largement inférieurs aux plus de 7 millions de tonnes régulièrement enregistrés au cours de la période allant de 2013/2014 à 2019/2020, a expliqué l’expert dans un récent entretien au quotidien d’information agricole Terre-Net, cité par Agence Ecofin.
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La France devra reconquérir ces deux marchés traditionnels si elle tient à réaliser ses prévisions, prévient le responsable, précisant que le Maroc, par le biais de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), a revu en juillet dernier sa politique d’importation de blé, de manière à encourager les professionnels du secteur à délaisser le blé français au profit des fournisseurs de la mer Noire dont la Russie. Idem en Algérie qui depuis 2021, a modifié son taux de tolérance en grains punaisés, privilégiant l’approvisionnement depuis la mer Noire et principalement la Russie.
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« Entre mai et juillet, le blé français n’a pas été compétitif. Loin de là. Les écarts dépassant parfois les 40 dollars/tonne en faveur de l’origine russe. Le blé français n’était pas capable de remplir les carnets de commandes à l’exportation vers les pays tiers. Mais la donne change depuis quelques semaines, avec d’une part un travail d’amélioration du prix de l’origine France et une remontée des prix russes liés à des retards de récolte, des tensions logistiques internes et à la prime d’assurance de fret qui reprend de l’ampleur à cause de l’insécurité maritime », a ajouté Alexandre Marie.