Le Maroc devrait acheter 2,5 millions de tonnes de blé tendre, soit environ la moitié de ses besoins, à la France pour la saison se terminant en juin 2024, déclare à Reuters Yann Lebeau, responsable de la région Maghreb au sein du groupement professionnel des exportateurs français de céréales Intercéréales. Il précisera que la France a déjà exporté 1 million de tonnes vers le royaume cet été à la suite de la grave sécheresse qui a frappé le pays en 2022. L’année dernière, le blé français a représenté 60 % des importations marocaines, soit 2,88 millions de tonnes, est-il encore précisé.
À lire :La sécheresse pousse le Maroc à multiplier ses achats de blé sur le marché mondial
La semaine dernière, l’Office marocain interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) a fait savoir que le Maroc accordera des subventions pour importer jusqu’à 2 millions de tonnes de blé tendre entre le 1ᵉʳ octobre et le 31 décembre. Le programme d’importation pour la période octobre-décembre a été approuvé par les ministères marocains des Finances et de l’Agriculture, les détails des subventions devant être publiés séparément, a indiqué l’ONICL dans une note publiée sur son site web.
À lire : Le Maroc se détourne du blé français
En juin, l’Office avait mis en place un système de restitution à l’importation du blé tendre au profit des opérateurs. Ce système consiste en la mise en place d’une prime forfaitaire à régler par l’État en faveur des importateurs dans le cas où le prix de revient de sortie port est supérieur à 270 dirhams par quintal. Cette prime correspond à la différence entre le prix de revient moyen de sortie du port du mois et le tarif de 2,7 $/tonne. Dans ce sens, des subventions avaient permis l’acquisition d’un stock de 2,5 millions de tonnes de blé tendre sur le marché international entre juillet et septembre 2023. Les besoins d’importation du pays sont estimés à environ 5 millions de tonnes pour cette saison.
À lire :Le Maroc va importer 2,5 millions de tonnes de blé
Le Maroc est confronté à une 5ᵉ année consécutive de sécheresse. La production de blé est bien inférieure aux moyennes historiques. Selon le service agricole étranger du ministère américain de l’Agriculture, les estimations de récolte 2023 prévoyaient en juin que la production atteindrait 2,98 millions de tonnes pour le blé tendre et 1,18 million de tonnes pour le blé dur.