L’e-commerce, la solution pour lutter contre l’informel au Maroc

2 mai 2021 - 23h40 - Economie - Ecrit par : P. A

Le commerce électronique, très peu développé au Maroc, ne représente que 2 % dans le retail global. Faute de disponibilité de tous les articles en ligne, les Marocains préfèrent effectuer l’essentiel de leurs achats sur des sites étrangers et dans l’informel.

Depuis la survenue de la crise sanitaire, les internautes marocains ont été nombreux à adopter le paiement en ligne via leurs cartes bancaires. Environ 10 millions d’opérations en ligne, estimées à 4,3 MMDH, ont été effectuées pendant le premier confinement en 2020, soit une augmentation de 48 % par rapport à la même période en 2019.

Toutes les conditions sont pourtant réunies pour favoriser l’émergence de l’e-commerce au Maroc. « Si nos distributeurs retailers ne se positionnent pas sur ce marché en urgence, des géants mondiaux comme les GAFAM ne tarderont pas à envahir le marché marocain et feront de l’ombre au commerce de tout un pays », prévient Larbi Alaoui Belrhiti, CEO de Jumia Maroc.

Mais l’e-offre marocaine reste encore très faible face aux besoins nombreux et grandissants des internautes. Dans la région MENA, seulement 60 % des achats e-commerce sont effectués sur des sites étrangers dits cross-border. De même, l’achat sur internet est très peu développé au Maroc, avec un taux de pénétration mobile de 120 %, contre 25 % pour le continent africain en général et un taux de pénétration de 50 % des réseaux sociaux.

« Le digital n’est qu’un canal qui va refléter ses carences propres au commerce marocain », indique pour sa part Fahd Bennani, directeur général d’IWACO, qui évoque la prédominance du marché informel, concurrent de taille et néfaste au secteur de l’e-commerce.

« Nous avons un problème économique de cash. Il faut mettre les bouchées doubles pour accélérer l’inclusion financière de la population », ajoute Fahd Bennani qui propose à l’État d’accompagner les start-up dans le développement de leurs écosystèmes.

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