Comme décidé par le gouvernement, le prix de la bonbonne de gaz va augmenter dès l’année prochaine. Celle-ci devrait se poursuivre les années suivantes.
Ce projet s’inscrirait dans un plan de recentrage de la maison-mère, prévoyant la cession d’un milliard de dollars (10 milliards de DH) d’actifs
A Casablanca, on ne commente pas l’information.
Selon des sources bien informées, Zurich Financial Services (ZFS) serait sur le point de céder Zurich assurances, sa filiale marocaine, qui détient un peu plus de 3 % du marché local des assurances. Ce désengagement aurait été prévu depuis plusieurs mois par ZFS qui a décidé de se concentrer sur le secteur non-vie des risques d’entreprises. Son plan de recentrage, destiné, entre autres, à redresser la barre après une perte nette de près de 3,5 milliards de dollars (35 milliards de DH) concédée en 2002, et qui avait aggravé la chute du cours boursier, prévoit la cession d’un milliard de dollars d’actifs (10 milliards de DH).
Ainsi, après la cession « en détail » des différentes activités aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Belgique, le groupe suisse a vendu, à la fin 2003, toutes ses opérations d’assurance-vie et une partie de ses activités IARD (incendie, accident, risques divers) en France à l’italien Generali. Aujourd’hui, il semble que le tour des filiales de moindre importance, dont celle implantée au Maroc, est venu. Signe de la détermination du top management à tourner rapidement la page marocaine ? Le nouveau PDG dépêché à Casablanca début 2004, Berto Sisler, n’est autre que celui qui a présidé aux destinées de la branche française avant de mener à bien les négociations avec Generali.
La compagnie pourrait valoir 700 MDH
Au siège de Zurich Assurances, on dit être surpris par les informations relatives à la cession de la filiale marocaine. Rachida Bensaid, responsable de la communication, chargée du secrétariat du président, nous a annoncé par écrit que « la politique [du> Groupe est de ne pas commenter les rumeurs et les spéculations du marché ».
Il n’en demeure pas moins que, selon des assureurs, des acquéreurs potentiels au Maroc se sont déjà manifestés et seraient prêts à en découdre, bourse déliée, afin de gagner de façon inespérée des points précieux de part de marché. A en croire un analyste, la société, qui réalise un chiffre d’affaires de quelque 450 MDH, pourrait valoir jusqu’à 700 MDH si l’on se réfère à des valorisations observées lors de récentes transactions comparables au Maroc. En tout cas les scénarios éventuels ne manquent pas et l’opportunité pourrait s’avérer assez intéressante pour un opérateur comme Axa, qui y trouverait un moyen rapide de reconquérir le fauteuil de leader, aux dépens du tandem RMA-Al Wataniya. L’ONA y verrait aussi un raccourci pour pousser davantage la nouvelle compagnie du groupe qu’est Wafa Assurance vers la course à la taille. Enfin, un groupe tel que Holmarcom, qui possède déjà des acteurs de taille moyenne (Atlanta et Sanad), pourrait y trouver l’occasion d’un mariage à trois qui lui permettrait de constituer une compagnie de taille nettement plus importante.
En attendant d’y voir plus clair, il convient de rappeler que la cession d’ABN AMRO Maroc répondait exactement aux mêmes motivations chez la maison-mère hollandaise qu’aujourd’hui pour ZFS. Cela aussi est une des facettes de la mondialisation
La Vie économique