Quelque 1,3 million de touristes ont visité le Maroc en avril 2024, ce qui représente une hausse record de 17 % par rapport à la même période de 2023.
L’action des pouvoirs publics visant la promotion du tourisme culturel et rural dans les provinces de Ouarzazate et de Zagora ne saurait aboutir sans la mise en place d’une stratégie pour la sauvegarde du patrimoine culturel local soumis à un processus de dégradation avancée.
Ce patrimoine, image d’une structure socio-économique révolue, est "en train de disparaître", a confié à la MAP, Mohamed Boussalh, responsable au Centre de Conservation et de Réhabilitation du Patrimoine architectural des zones atlasiques et sub-atlasiques (Cerkas). L’action du Centre se heurte à plusieurs écueils d’ordre financier et structurel, notamment le statut foncier des Kasbahs caractérisé par la multiplicité des héritiers propriétaires, a-t-il expliqué.
Pour M. Boussalh, seule une stratégie tendant à "rentabiliser les ksars et kasbahs en les mettant au cœur des stratégies de promotion du tourisme" est susceptible de favoriser leur valorisation en tant que composante de la dynamique de développement socio-économique de cette région.
Parmi les obstacles entravant les initiatives de restauration de Kasbahs, il a cité l’absence d’un cadre juridique de classement et de préservation des kasbahs ainsi que les moyens limités dont disposent le Cerkas. De son côté, M. Mehdi Essalihi, écrivain et chercheur, qualifie de "lamentable" la situation actuelle du patrimoine culturel et architectural de Zagora. Cet état de fait requiert une "intervention urgente" de la part des instances concernées aux niveaux national et international et des ONG, a-t-il estimé.
Selon lui, l’usure due à la vétusté des édifices, combinée au manque d’infrastructures et à l’absence d’une véritable politique de sauvegarde, expliquent l’état de délabrement dans lequel se trouve aujourd’hui une bonne partie de cet héritage culturel à valeur inestimable. "Un travail de restauration à des fins touristiques serait, a-t-il dit, la démarche idéale pour réhabiliter ces sites, gardiens immuables de notre mémoire historique".
Selon l’UNESCO, les effets d’un secteur cinématographique non réglementé, le manque d’investissements, l’absence de structures d’accueil et d’infrastructures de base (eau, électricité, voirie, assainissement) sont autant de facteurs qui contribuent à la dégradation des ksours et kasbahs de la région. Conscient de l’importance majeure de la préservation des kasbahs, le ministère du Tourisme a élaboré un plan d’action pour leur réhabilitation de manière à les mettre au service de la promotion du produit touristique local.
Ce plan d’action, qui s’inscrit dans le cadre d’un programme mis en place par le ministère pour le développement du tourisme rural et du tourisme de niches, porte notamment sur l’actualisation des données concernant ce patrimoine et la sensibilisation des propriétaires et des promoteurs touristiques quant aux opportunités d’exploitation des kasbahs après restauration.
Abdellah Chahboun pour menara.ma
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