"Passer après Mustapha, c’est difficile, reconnaît le milieu de terrain de Bastia, auteur du but qui a mis le Maroc sur orbite contre le Nigeria (1-0). Quand je vais au Maroc, tout le monde parle encore de lui. Il a vraiment laissé une très belle image depuis le Mondial-1998."
"On peut dire que la famille Hadji a donné de belles choses au Maroc", enchaîne-t-il dans un sourire.
Youssef Hadji, avec ses compères de l’attaque Marouane Chamakh et Jawad Zaïri, incarne cette nouvelle vague marocaine où la force réside dans l’homogénéité sans faille du collectif.
"C’est vrai qu’on s’entend très bien. Mais cela ne concerne pas que les attaquants, c’est tout le groupe, affirme le Bastiais. A chaque fois que quelqu’un entre, il apporte quelque chose. La preuve, contre le Mali (4-0, en demi-finale), Nabil est entré et il a marqué."
A cette entente sans fausse note, le "joker" des Lions de l’Atlas voit une raison simple. "Tous les joueurs ont été formés en France. On ressent cette culture commune de la +formation à la française+", note-t-il.
Badou Zaki, pour avoir massivement fait appel à cette "légion étrangère", avait d’ailleurs dû essuyer les critiques de la presse marocaine. "Il a donné la meilleure réponse possible, sur le terrain", estime Youssef Hadji.
"Nous, ajoute-t-il, on savait qu’on avait les joueurs pour faire quelque chose. Et le match contre le Nigeria (1-0) a servi de déclic, la confiance s’est installée."
De leur hôtel de Monastir (est), où ils reçoivent la télévision marocaine, les joueurs ont pu voir les scènes de liesse qui ont accueilli au Maroc leur qualification pour la finale. "On voit les gens fêter la victoire, cela fait vraiment plaisir. Si on ramène la coupe au Maroc, cela va vraiment être un truc de folie", s’extasie Youssef Hadji.
Mais le buteur providentiel du Maroc sait aussi que la Tunisie, chez elle, va être très difficile à battre. "La Tunisie est une bonne équipe. Elle nous ressemble un peu. Elle pose beaucoup le ballon, elle essaie de construire", explique-t-il. "Elle va aussi avoir l’avantage de jouer devant son public, rappelle-t-il. A nous d’en faire abstraction."
"Cela fait bientôt 30 ans que le Maroc n’a rien gagné (depuis 1976). On va tout faire pour ramener cette Coupe au Maroc", conclut celui que l’Afrique ne confond désormais plus avec son frère Mustapha.
Al Bayane