Trois députés marocains viennent d’être déférés devant la justice pour corruption. Déjà une vingtaine de parlementaires sont poursuivis en justice pour des faits de corruption et dilapidation des deniers publics.
Après les réunions au niveau central, Yasmina Baddou s’est attaquée aux régions. La ministre de la Santé a convoqué en milieu de semaine à Rabat les 69 délégués provinciaux que compte le pays. Objectif : les sensibiliser à l’importance de certaines questions récurrentes de la gestion de leurs établissements. En d’autres mots, la ministre veut que les délégués prennent les choses en main. Ils doivent jouer pleinement leur rôle de gestionnaire des établissements hospitaliers qui relèvent de leurs zones d’influence.
Dans la pratique, cela se traduit par des actions de correction précises sur certains dysfonctionnements qui minent les hôpitaux. En tête, la corruption. La ministre est consciente des ravages causés par ce fléau dans son secteur. Alors elle veut une mobilisation générale pour lutter contre le phénomène et ses causes. Il ne faut plus se taire et laisser faire. Les délégués de la santé doivent prendre leurs responsabilités et sévir contre tout manquement. Certes l’information permet dans certains cas de réduire la portée du phénomène. Des procédures de gestion transparentes au niveau de chaque province permettent d’éviter les flous dans lesquels pourrait se développer la corruption. Un délégué a donné l’exemple de la prise de rendez-vous pour les hospitalisations.
Le deuxième cheval de bataille de Yasmina Baddou est incontestablement l’accueil dans les hôpitaux. Les délégués sont invités à revoir, de fond en comble, ce premier contact avec l’hôpital pour l’améliorer. Pour la ministre, un bon accueil suppose l’information, l’écoute, l’orientation et la prise en charge du malade.
L’autre point à l’ordre du jour est le taux de mortalité infantile et maternelle anormalement élevé. Les chiffres sont accablants : 227 cas sur 100.000 naissances vivantes. Malgré les investissements mobilisés, aucune amélioration n’a été à ce niveau constaté.
D’ailleurs, l’état dégradé des maternités montre le peu d’intérêt que les délégués de la Santé accordent à ces structures de base. Dans le même élan, la ministre a épinglé le manque de coordination entre les hôpitaux et les centres de soins qui a un impact négatif sur la vie des citoyens.
L’absentéisme dans le secteur de la santé a également été abordé par Yasmina Baddou. Les délégués doivent lutter contre ce laisser-aller qui met en danger des vies humaines, a-t-elle dit en substance.
L’Economiste - Mohamed Chaoui
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