La vision offshoring au cœur de travaux franco-marocains

7 avril 2008 - 17h40 - Economie - Ecrit par : L.A

Les Rencontres économiques France-Maroc qui seront inaugurées le 17 et 18 avril à Marrakech par les deux Premiers ministres Abbas El Fassi et François Fillon permettront de faire le point sur les relations entre les deux pays.

C’est la première visite officielle au Maroc du Premier ministre français. A l’heure où les cartes géostratégiques de la région semblent se redessiner et se refaire, notamment à la veille du Sommet européen et de celui de l’Union pour la Méditerranée, présidés par la France au mois de juillet prochain. Deux thèmes seront à coup sûr dominants : la sécurité et l’émigration. Ils seront au cœur des discussions mais ne pourront être traités séparément du thème de co-développement et de la logique de « gagnant-gagnant », soulignée récemment par le président du Sénat français, Christian Poncelet, lors d’une rencontre économique à Paris où il rappelait que 38 des entreprises du CAC 40 étaient présentes au Maroc.

Aussi, le Groupe d’impulsion France-Maroc (GIFM), créé il y a deux ans, s’était fixé pour objectif d’inviter « les grandes entreprises à faire mieux, à aller plus loin, ensemble vers plus de croissance, plus d’emplois et un meilleur partage de richesses, les économies des deux pays étant complémentaires ».

Driss Jettou, alors Premier ministre expliquait que « produire au Maroc crée des emplois au Maroc mais aussi en France ». Pour cela et afin de faire face à une compétition internationale sévère et multiforme, de mieux relever le défi de l’internationalisation des échanges et la remise en cause rapide des avantages comparatifs des entreprises, il faut une capacité de réaction et d’innovation accrue. Il faut aussi une mobilisation des forces, la mise en œuvre de partenariats nouveaux et ambitieux et une visibilité internationale qui passe par la taille critique.

Laurence Parisot, présidente du MEDEF, qui sera présente avec une importante délégation à Marrakech le 17 avril prochain, avait appelé, quant à elle, lors d’une réunion du GIFM, à « une démarche prospective et proactive ». « Les entrepreneurs, déclarait-elle, sont tendus vers le futur et ont le devoir de participer activement à la réflexion sur l’évolution du monde et de donner de nouvelles impulsions. L’une de ces impulsions serait de réfléchir pour l’ensemble de la Méditerranée ».

Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, avait plaidé pour sa part, dans une des réunions du GIFM, en faveur d’une mobilisation des forces, des partenariats nouveaux et ambitieux et une visibilité internationale qui permettent d’apporter des réponses à la compétitivité, à la création d’emplois et à l’impératif d’accroissement des chiffres d’affaires nécessaire pour la survie des entreprises.

Pour l’heure, la France reste avec près de 6 milliards d’euros et 22% des échanges extérieurs marocains, le premier partenaire commercial du Maroc. C’est également son premier fournisseur avec près de 18% de parts de marché et son premier client, dont elle absorbe le tiers des exportations. C’est aussi le premier créancier public du Maroc, le premier pays d’origine des transferts des résidents marocains à l’étranger et la première source de recettes touristiques du Maroc, même si les derniers chiffres montrent une certaine baisse de la fréquentation.

Le rôle du « Groupe d’impulsion économique France-Maroc », créé en septembre 2005, composé d’hommes d’affaires français et marocains, consiste précisément à mieux développer les synergies existantes entre les deux économies. Deux années durant, sous la présidence conjointe de Mustapha Bakkoury et Jean-René Fourto, le groupe d’impulsion France- Maroc a tenté, suivant un plan d’action et une coopération initiés par les six groupes de travail, de donner corps à de nombreux projets dans le domaine du tourisme, de la sous-traitance, de l’aéronautique, de l’automobile, de l’électronique et de l’offshoring où une offre logistique sera développée notamment à travers les zones dédiées à ces activités.

Dans tous ces domaines, mais aussi dans ceux plus traditionnels, de l’agroalimentaire, du textile et de l’artisanat, des opportunités ont été offertes aux entreprises de développer ce qu’elles font de mieux, de replacer les secteurs économiques évoqués dans un contexte régional et mondial. Le secteur de l’offshoring et des technologies qui fait demain à Paris l’objet d’une importante réunion du GIFM avec les intervenants du secteur et la présence des représentants de grandes entreprises comme Cap Gemini, Atos, BNP, GFI…témoigne à lui seul des avancées d’une politique volontariste dans ce domaine.

Cette rencontre intervient au lendemain de la tenue du Conseil stratégique pour l’offshoring qui avait été présidée par le Premier ministre Abbas El Fassi. Celui-ci avait présenté les différents dispositifs d’aide en termes de fiscalité, de formation, d’insertion, de mise à disposition d’infrastructures et de la mise en place du guichet unique. Ce dispositif devrait contribuer fortement au développement du secteur qui peut évoluer vers des activités à forte valeur ajoutée. Et surtout pourvoyeuses d’emplois puisque l’on prévoit la création de 100 000 postes de travail à l’horizon 2012 dans différentes régions du Maroc.

Source : Le Matin - Hassan Alaoui

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