Ofelia de Pablo and Javier Zurita/The Guardian
Munie d’un visa saisonnier et d’un contrat de travail rémunéré à 40€ par jour, Samira Ahmed (nom d’emprunt) est partie aux champs de la fraise, au sud de l’Espagne, laissant derrière elle son époux et un bébé, écrit The Guardian, dans son édition du 14 Avril. La séparation de ses proches, pendant trois mois serait compensée par la petite fortune qu’elle allait leur envoyer, pensait-elle.
Un an plus tard, la vie de Samira est partie en ruine. Divorcée, sans aucune ressource, et vivant parfois de la mendicité, elle a passé ces derniers mois en situation clandestine, en compagnie de neuf autres femmes, qui affirment avoir toutes fait l’objet d’asservissement, de viols et d’agressions au sein de la ferme où elles travaillaient.
« Avant, j’étais considérée comme une héroïne. Personne dans mon village n’avait eu la chance de travailler dans un pays aussi riche que l’Espagne », a t-elle confié, « mais ce fut la pire décision de ma vie ».
Chaque année, plus de 20.000 ouvrières marocaines partent travailler aux champs de fraise en Espagne, grâce au système de visa d’ouvrier saisonnier, mis en place par les autorités marocaines et espagnoles en 2001.
Plusieurs cas d’abus et d’exploitation sexuels sur les ouvrières marocaines en Espagne ont été rapportés par les médias locaux et internationaux ; mais les gouvernements des deux pays ont minimisé l’importance de ces allégations.