Maroc-Israël : des manifestants contre la normalisation dispersés
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L’Université Ibn Tofaïl de Kénitra a fermé ses portes les 12, 13 et 14 avril, afin d’empêcher une conférence pro-Palestine organisée par le syndicat des étudiants de l’Université. Ce dernier s’oppose à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.
Axée sur le thème « Pour la nation, pour la Palestine, tous contre la normalisation », cette conférence devait se tenir du 12 au 14 avril. À la veille de tenue de l’événement, la présidence de l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra a annoncé la suspension des cours à l’université pendant trois jours. « Il s’est avéré que cette activité a une dimension nationale et est organisée en partenariat avec un corps non-étudiant qui n’a rien à voir avec l’université », a indiqué l’université dans un communiqué pour justifier sa décision. Ce corps non-étudiant est Al Adl Wal Ihssane (AWI). L’université a aussi justifié cette décision par « la situation épidémiologique du pays et l’état d’urgence sanitaire, et afin d’éviter les tensions que cette rencontre pourrait laisser au sein de l’université, dans l’intérêt de la sécurité de ses étudiants, cadres et installations ».
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Mardi, le premier jour de la conférence prévue, les forces de police ont violemment dispersé plusieurs étudiants qui s’étaient rassemblés pour contester la décision de l’université. En tout, plus de 20 étudiants arrêtés, avant d’être relâchés, selon l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). « Ils [les policiers] n’ont pas réussi à m’arrêter, mais ils m’ont battu, ainsi que de nombreux autres étudiants qui étaient là. […] Malheureusement, nous n’avons même pas le droit d’exprimer notre opinion sur la cause palestinienne. Ils veulent forcer le sionisme sur nous », a déclaré à The New Arab Mohammed, un étudiant, témoin de la manifestation.
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Le groupe islamiste Al Adl Wal Ihssane (AWI), officiellement interdit par l’État marocain, et Attajdid Attolabi, l’aile jeunesse du parti Justice et Développement, ont condamné l’incident. Ils ont accusé l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra de « servir l’agenda sioniste avec des méthodes tordues et de mauvaises décisions ». Le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation a, lui aussi, dénoncé la décision de l’université. Il qualifie cette décision de « niveau honteux atteint par l’État dans sa défense du sionisme et son hostilité envers les partisans de la cause palestinienne dans le pays ».
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