Avec sa compagne, son chat et son chien, ce jeune Montpelliérain avait rallié le Maroc pour y passer un mois dans un Citroën Jumper vert aménagé avec un lit et une plaque au gaz, rapporte Le Parisien. Seulement, le royaume a fermé ses frontières en mars en raison de la pandémie du Covid-19. C’est le début d’un calvaire qui aura duré près de cinq mois. "Au début, pendant le confinement, c’était compréhensible. Il fallait gérer des personnes coincées partout dans le monde et l’épidémie de Covid-19 flambait. Mais jamais je n’aurais pensé que cela durerait aussi longtemps. On a dû se débrouiller seuls. Le gouvernement français nous a abandonnés", fulmine de colère Sacha.
Il prend la direction du Sud et s’isole dans le désert, près de Guelmim où se trouvait une quarantaine de "travellers" et de camping-caristes. "Nous avons pris contact avec le caïd. Au début, il n’était pas très à l’aise avec l’idée que l’on reste là, mais finalement il a tout fait pour nous aider. Il nous faisait livrer gratuitement une citerne de 6000 litres d’eau qui nous permettait de tenir dix jours. Le premier village était à une heure de route. On se groupait pour se ravitailler tous les deux-trois jours. Côté marocain, il y avait énormément de solidarité", raconte le jeune Montpelliérain.
Sacha se dirige vers Tiznit après avoir passé deux mois dans le désert. Il espérait monter à bord d’un bateau. Impossible. "Je m’étais inscrit sur le site prévu. Je n’ai jamais été recontacté pour faire partie des personnes sélectionnées. Certains ont pu rentrer en juin, d’autres pas. Quels étaient les critères ? Je n’ai jamais su", confie Sacha. La chance va tout de même sourire à sa petite amie. Elle a réussi à regagner en premier la France.
Le jeune Montpelliérain a dû faire face aux billets trop chers des compagnies : 170 euros pour l’aller-retour entre Algésiras (Espagne) et Ceuta et 700 euros pour le retour pour Gênes. Autre difficulté rencontrée : présenter un test PCR négatif avant d’embarquer. Un test difficile à effectuer au Maroc. "J’ai des amis qui ont vu leur bateau partir sans eux parce qu’ils n’avaient pas ce certificat", laisse-t-il entendre. Sacha est finalement rentré en France via un ferry qui l’a transporté de Tanger vers Sète début août.