M. Ouardi a été condamné début mai par la cour d’appel d’Agadir (600km au sud de Rabat) à un an de prison, en application de l’article 179 du code pénal qui prévoit une peine maximale de cinq ans de prison pour sanctionner l’offense faite à la personne du roi "inviolable et sacrée", selon la Constitution marocaine.
Le commerçant, condamné à cinq ans de prison en première instance, avait déchiré, le 4 avril, dans un moment de colère, le calendrier, édité sous le haut patronage de la princesse royale Fatima-Zohra, que deux fonctionnaires lui avaient imposé d’acheter pour 20 dirhams (1,8 euros).
"Cette affaire est extrêmement dangereuse (..) Car demain, n’importe qui pourra être accusé d’offense au roi ou à la famille royale" a déploré Me Abdelmoumaïn Taha, avocat de M. Ouardi, cité par "Le Journal".
Le portrait du souverain marocain est affiché dans la quasi-totalité des commerces, hôtels, bureaux et administrations du royaume.
L’annonce de cette condamnation intervient après le sévère jugement prononcé le 21 mai contre un directeur de deux publications satiriques.
Notamment poursuivi pour "outrage à la personne du roi", Ali Lmrabet, directeur des hebdomadaires "Demain" (francophone) et "Doumane" (arabophone), a été condamné à quatre ans de prison ferme et placé immédiatement en détention.
En grève de la faim depuis le 6 mai, M. Lmrabet, qui a fait appel, a été admis lundi dans un hôpital de Rabat, selon son avocat, Me Abderrahim Jamaï.
AP