UE-USA/Maroc : La facture du libre-échange

4 décembre 2003 - 11h57 - Economie - Ecrit par :

La concentration des échanges extérieurs du Maroc sur l’Union Européenne (57% des importations et 73% des exportations), laisse supposer des répercussions importantes sur l’économie nationale. Pour les USA, il est encore difficile de quantifier avec exatitude, compte tenu du faible rythme d’échange actuel, sur l’écnomie nationale.

D’après une étude de la DPEG, l’absence d’un suivi et d’informations conjoncturelles ne permet pas de s’assurer de l’impact du processus de libre-échange. Pour le moment, seuls les effets du démantèlement sur les finances publiques sont connus. C’est le cas notamment des investissements directs étrangers (IDE) en progression sur le Maroc depuis 1997, grâce au processus de privatisation en cours et à la reconversion de la dette extérieure, ils sont encore difficiles à quantifier. Hors privatisation, leur rythme est resté graduel. La création des entreprises s’est, orientée vers les secteurs électrique et électronique qui ont vu leur part dans la production industrielle augmenter de respectivement 3,2 et 4,2% entre 1998 et 2001.

Ainsi, selon une approche statistique, les pertes des recettes douanières sur la période 2000-2012 seraient estimées à 1,9% du PIB. Cela sans tenir compte des répercussions comptables sur les recettes de l’Etat. L’étude souligne toutefois que « ce manque à gagner serait atténué par le fait que le libre-échange qui, normalement devrait stimuler les importations, renforcerait aussi les recettes de la TVA provenant des importations ». En définitive, seule une bonne croissance économique peut contrer l’effet du libre-échange. La pression fiscale très forte, au dessus de la plupart des moyennes des pays du bassin méditerranéen avec un taux de 22%, interdit toute mesure d’ajustement fiscal. Reste l’élargissement possible de l’assiette fiscale, « à travers la lutte contre la fraude fiscale, la révision des exemptions et des exonérations ».

L’idéal, d’après l’étude, serait d’être dans un cas de figure où le rythme de progression des dépenses publiques est inférieur aux recettes. Pour sa part, le Trésor a accusé un manque à gagner budgétaire de 1,5 milliard de dirhams en 2002 et 1,2 en 2001 soit l’équivalent de la deuxième licence GSM sur les deux années. La tendance est donc loin d’être à la baisse avec sur les seuls droits d’importation, 1,24 milliard de manque à gagner au cours du premier semestre. C’est énorme, d’autant que ce chiffre est en augmentation de 83% sur une seule année.

L’étude note même une accentuation à partir de mars 2003 qui coïncide avec l’application du démantèlement tarifaire sur trois produits industriels figurant sur la liste. Mais les accords de libre-échange n’ont pas permis pour autant de favoriser les importations en provenance de l’Europe. Celles-ci sont en diminution sur toute l’année 2002. Une catégorie de produits importés témoigne du rythme de modernisation du tissu productif. Il s’agit des investissements industriels qui, en 2002, ont reculé de 7,2%. Par contre, les exportations des produits manufacturiers vers l’Europe ont poursuivi sur leur trend haussier depuis 1998 avec un rythme un peu plus lent à partir de 1999. Ce ralentissement trouve sa justification dans la stagnation de l’économie mondiale, cause de la baisse de la demande vers le Maroc.

Aujourd’hui le Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Union européenne - États-Unis - Accord de libre échange

Ces articles devraient vous intéresser :

Sahara : la France réaffirme son soutien au Maroc

Suite aux décisions rendues par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricole entre l’UE et le Maroc, la France a tenu à réaffirmer son soutien indéfectible au royaume.

Nouvelles tensions en perspective entre le Maroc et l’Europe

De nouvelles tensions risquent d’émerger entre le Maroc et l’Union européenne à cause de l’espace aérien du Sahara.

La justice européenne confirme la fin de l’accord de pêche avec le Maroc

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a mis un point final, ce vendredi, à une longue saga juridique en annulant définitivement les accords commerciaux, notamment ceux relatifs à la pêche, conclus entre l’Union européenne et le Maroc. Cette...

L’avenir de l’industrie automobile européenne se joue au Maroc

Les constructeurs automobiles européens subissent de plein fouet les effets de l’application de la réglementation interdisant la production de moteurs à combustion interne d’ici à 2035, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 16 milliards d’euros....

Avocat : le Maroc a un redoutable concurrent

Les avocats produits au Maroc sont très prisés en Europe en raison de plusieurs avantages concurrentiels. Mais le royaume a désormais un redoutable concurrent.

Voyager en Europe : les nouvelles règles qui s’imposent aux Marocains

Des règles strictes concernant les liquides et les gels dans les bagages à main sont entrés en vigueur dans les aéroports de l’Union européenne (UE). Elles s’imposent aux voyageurs marocains et d’autres nationalités.

Transferts des MRE : l’Europe menace de bloquer les fonds

Mauvaise nouvelle pour les Marocains de l’étranger (MRE) ! L’Union européenne veut serrer la vis sur les transferts d’argent vers le Maroc. Les autorités marocaines sont actuellement en pleine discussion avec de nombreux pays, mais celles-ci s’avèrent...

Maroc : le diesel a de beaux jours devant lui

Alors que les importateurs et concessionnaires de voitures neuves se félicitaient de la mise en application de la norme environnementale européenne Euro 6, pour l’homologation des véhicules neufs commercialisés sur le marché marocain, le gouvernement...

L’Europe veut bloquer les transferts des MRE

La directive européenne sur les banques étrangères exerçant dans l’Union européenne (UE) inquiète les autorités et les banques marocaines qui craignent une baisse drastique des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) du fait de cette...

L’Espagne pourrait perdre des millions de touristes au profit du Maroc

L’adoption par l’Union européenne d’une taxe sur le kérosène afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, porterait un coup dur au secteur du transport aérien européen, alertent les compagnies aériennes qui craignent un transfert des touristes...