Du nouveau pour le tunnel entre le Maroc et l’Espagne

Des doutes subsistent quant à la viabilité du projet de tunnel entre l’Espagne et le Maroc. En vue d’avoir toutes les données possibles sur la faisabilité de ce mégaprojet ainsi que son coût, de nouvelles études viennent d’être confiées à une entreprise allemande.

L’entreprise publique espagnole Ineco a lancé dernièrement un appel d’offres pour « l’étude de faisabilité de l’excavation pour le projet de communication fixe à travers le détroit de Gibraltar ». Les travaux consistent en « la vérification de la faisabilité de l’excavation des brèches, la section la plus critique de la route à forer par le tunnelier le long du seuil de Camarinal, en révisant les considérations de l’APP07 concernant la méthode de construction », et en « une évaluation plus détaillée de l’excavation des flyschs », indique l’appel d’offres.

Au terme du processus, c’est l’entreprise Herrenknecht Ibérica, filiale espagnole du géant allemand, leader mondial dans le domaine du forage et de la construction de tunnels, qui a été retenue pour réaliser les travaux pour un montant total de 296 400 euros. « Le projet de liaison fixe se trouve actuellement dans la phase des études de faisabilité et, tant que celles-ci ne sont pas terminées, la viabilité du projet ne peut être envisagée », a confié le ministère des Transports espagnol au média El Independiente.

Outre la viabilité, le coût du tunnel du détroit constitue l’autre obstacle majeur à sa réalisation. « Il est très coûteux. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a été retardé », déclarait il y a un an Rafael García-Monge, secrétaire général de la Société espagnole d’études pour la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA). Il y a trente ans, le coût estimatif du projet était de 13 milliards d’euros, mais aujourd’hui, il pourrait atteindre plus du double.

Le projet de tunnel entre le Maroc et l’Espagne a été réactivé en avril 2023 après la réunion de haut niveau tenue à Rabat en février de la même année. Le projet a été évoqué pour la première fois en 1989 et consistait en la construction d’un pont. Cette option sera abandonnée en 1995 au profit de celle d’un tunnel ferroviaire d’une longueur de 38,7 kilomètres, dont 27,7 kilomètres sous-marins. Ce tunnel fluidifiera le trafic de passagers et de marchandises entre l’Espagne et le Maroc, et par ricochet, entre l’Afrique et l’Europe.