La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a adressé un avertissement à la société « Radio 20 », propriétaire de « Radio Mars », pour « non-respect des dispositions juridiques et organisationnelles relatives à la déontologie des...
Sur les 90 demandes d’autorisation soumises à la HACA figurent 8 projets de télévisions, dont la moitié finira à la corbeille. Les chaînes de 2005 seront celles que l’état décidera de booster.
Depuis quelques semaines, l’état semble s’être lancé dans une course contre le temps. Course qui a démarré avant même que la loi pour la libéralisation de l’audiovisuel n’ait été votée. Le relifting de la TVM, le lancement d’un embryon de chaîne régionale sur la ville de Laâyoune, suivi du démarrage d’Al Maghribiya et pour finir l’annonce d’une quatrième chaîne,
éducative pour début 2005. Il y a naturellement des soubassements politiques à cet emballement. Mais, il n’empêche que ce même engouement - et les promesses d’un épanouissement de notre paysage audiovisuel - soulèvent d’autres interrogations. L’Etat aurait-il peur d’être largué, une fois la libéralisation consommée ? On serait tenté de croire que de gros projets audiovisuels le guettent, depuis les tiroirs de la HACA. Que le mini-marché publicitaire - appelé à tripler à l’échéance 2010, selon le ministre de la Communication, Nabil Benabdellah - est susceptible d’abandonner les deux télévisions officielles pour des chaînes nouvellement promues.
Détrompons-nous, car il n’en est rien. Pour le moment, sur les 90 projets soumis à la haute autorité, on compte à peine huit demandes d’autorisation pour des télévisions, dont certaines se résument à des lettres d’intention, et qui plus est datent des années 80 et 90. Une première formulée par une association culturelle du Souss, une autre déposée, autrefois par le président de l’association du Sahara marocain, Reda Taoujni, une troisième initiée par le directeur de publication de La Gazette du Maroc, Kamal Lahlou, etc. Et encore, les deux derniers hommes auraient, selon toute vraisemblance, renoncé à leurs lubies.
Que reste-t-il alors à attendre, une fois la porte à la libération du paysage audiovisuel ouverte ? Quatre projets qui peinent à sortir de l’iréel. Deux d’entre eux sont des appendices de la dame Brihi. On parle, d’abord, de la fameuse chaîne parlementaire. L’expérience française en la matière aurait dû suffire à dissuader les nôtres de cette lubie, mais passons. Le second, lui, portera le nom de la 4ème. Il s’agit de la chaîne éducative annoncée pour janvier prochain par le ministre de la Communication. En procédant par élimination, on se retrouve avec deux maigres possibilités de chaînes privées, Medi 1 sat et Moufida (voir encadrés). Ajoutez qu’à cette date, les instigateurs de ces deux projets n’ont toujours pas déposé de demande d’autorisation officielle auprès de la Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel (HACA). "La télévision est un outil qui coûte très cher. Pour qu’une chaîne soit viable, elle doit avoir l’appui de l’état", nous confie l’un de nos sages. Voilà qui est lucide. Chez nos prédécesseurs en la matière, la libéralisation a, de facto, été accompagnée par des systèmes de subventions, des abattements fiscaux et autres mesures pour booster la machine. Dans notre cas, on pourrait probablement se targuer de disposer, depuis 1996, d’un fonds pour la promotion du paysage audiovisuel national. Dans les faits, ce fonds ne comporte en matière de promotion que le titre. Un coup d’œil sur les comptes des deux organismes qui en ont bénéficié depuis sa création, la RTM et la Soread, ôterait le moindre doute là-dessus. Cela dit, gardons-nous de sombrer dans un déterminisme négatif. Les affectations des subventions seront peut-être plus substantielles au titre de l’année 2005 !
On pourrait aussi se consoler et attendre que la HACA communique les conditions d’éligibilité au public pour voir surgir de l’ombre des projets plus sérieux. Ou encore que la loi sur la liberté de la communication audiovisuelle voie le jour pour arracher ces prétendants à leur secrète méditation. Oui, mais en admttant que des capitaux miraculeux atterrissent sur le marché de l’audiovisuel, qui fournira alors ces chaînes en programmes ? "Aujourd&Mac226;hui, l’essentiel des productions externes des deux télévisions sont réalisées par des agences de communication qui se sont improvisées en sociétés de production parce qu’il y a de la rentabilité au bout" reconnaît un producteur de la place. Nabil Benabdellah n’avait-il pas lui-même profité de l’annonce officielle d’Al Maghribiya pour lancer un appel aux opérateurs du secteur, reconnaissant ainsi que les simulacres de concepts soumis laissent à désirer ?
Force est, dès lors, de constater et d’admettre que si une explosion est à prédire, elle proviendra des radios. Mais des chaînes susceptibles de "bénéficier d’un soutien conséquent de l’Etat", nous confie-t-on, auront des chances de voir le jour. Il s’agit de la 4ème (la "3ème", Ma3, est morte depuis juillet 2004), de Medi 1 Sat et de Moufida. Qui vivra...
Chadwane Bensalmia - Tel Quel
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