Abdellah El Haj Sadek El Menbri, dit « Messi », a participé la semaine dernière au match qui a opposé son équipe du Wydad de Tanger (3ᵉ division) et celle de Fnideq. Et devinez quoi ? Il est parti comme il est venu, sans être inquiété par les autorités alors qu’il est accusé d’être l’un des trafiquants les plus importants du haschich marocain vers l’Europe. La notice de recherche est toujours visible sur le site d’Europol.
Abdellah El Haj Sadek El Menbri, mieux connu sous le pseudonyme "Le Messi du haschich", figure parmi les criminels les plus recherchés par Europol. Ce Marocain dirige un vaste réseau de trafic de drogues, principalement de haschich, opérant dans le détroit de Gibraltar et au-delà. Malgré les liens étroits qui favorisent sa dissimulation, son nom figure en tête de la liste « Le plus recherché d’Europe. Game over », une initiative de le Réseau européen des Équipes de Recherche Active de Fugitifs, visant à solliciter l’aide du public pour sa capture, indiquait, il y a quelques semaines, Diario de Sevilla.
Âgé de 40 ans, Abdellah est à la tête de la plus importante organisation de trafic de haschich en Espagne, particulièrement active dans la région du Campo de Gibraltar. Accusé de trafic de drogues illégales, blanchiment d’argent et possession d’armes à feu, il orchestre le transport de la drogue depuis le Maroc vers les côtes andalouses à l’aide de zodiacs, de puissants bateaux.
Son parcours criminel débute en 1983 à Tanger. Après son déménagement à Algésiras à l’âge de 14 ans, il s’implique rapidement dans le commerce de haschich. Son surnom, inspiré par sa passion pour le football, montre une facette moins connue de sa vie, marquée par des apparitions dans des matchs de division régionale andalouse et des visites fréquentes au stade Santiago Bernabéu.
En 2015, après une brève période d’incarcération, Abdellah retourne au Maroc pour y établir des entreprises suspectées de servir au blanchiment de ses revenus illicites. Malgré ses allers-retours entre le Maroc et l’Espagne pour gérer ses activités illégales, il parvient à négocier son retour en Espagne, évitant ainsi une longue peine de prison en échange d’une caution de 80 000 euros.
Cet accord, jugé scandaleux, a néanmoins permis à Messi de poursuivre ses opérations lucratives. Sous la pression croissante des forces de l’ordre, il décide finalement de prendre la fuite en 2017, affirmant chercher la paix loin de l’attention des autorités espagnoles.