Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 8 500 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier.
Les jeunes MRE investissent très peu comparativement à leurs aînés. Les transferts provenant des pays de la « vieille immigration » sont en train de baisser. Les lourdeurs administratives, la fiscalité… handicapent encore l’investissement.
C’est un constat : les Marocains Résidant à l’Etranger (MRE) ne se comportent plus de la même manière que dans les années passées. Il est vrai que la tendance de leurs transferts est plutôt positive, 47,6 milliards de dirhams enregistrés en 2006. Mais notons tout de même qu’un migrant sur dix parmi ceux sondés par la Fondation Hassan II, estime que la baisse des transferts est plus élevée dans des pays de vieille immigration, comme la France, l’Espagne, les Pays-Bas ou la Belgique. La tendance est par exemple de 11% inférieure à la moyenne en ce qui concerne les transferts des migrants de France.
Comment arrive-t-on alors à déclarer des performances en progression ? En fait, lorsqu’on « compense » les transferts de tous les Marocains, le compte y est. Des opérations d’envoi des pays comme l’Italie, l’Espagne ou les pays du Golfe, permettent de rééquilibrer les choses. Parmi les autres caractéristiques de l’enquête menée en 2005 par ladite Fondation dans les ports de Tanger et Nador et auprès des MRE entrés au cours de deux semaines de l’été 2005, il ressort que les montants transférés par un migrant né au Maroc sont plus importants que ceux envoyés par un Marocain né à l’étranger : 89.062 dirhams annuellement pour le premier contre 61.984 dirhams pour le second. La différence est de taille.
Autre constat selon l’ancienneté : ce ne sont pas, comme nous pourrions l’imaginer, les anciennes générations qui transfèrent le plus d’argent. La moyenne annuelle de l’argent envoyé est seulement de 55.334 dirhams chez les plus anciens (installés avant 1960). Ceux qui sont partis entre 1975 et 1979, sont ceux qui rapatrient le plus d’argent, avec, en moyenne, une somme de 162.599 dirhams. La tendance va ensuite en baissant. Ceux qui se sont installés entre 1995 et 1999 transfèrent, eux, 82.052 dirhams, alors que ceux qui sont partis de 2000 à nos jours n’envoient plus que 75.958 dirhams.
En prenant en compte l’âge, l’enquête révèle cette fois-ci l’intérêt que les 40-50 ans accordent à leur pays. Ce sont ceux qui transfèrent le plus d’argent vers le Maroc : 104.988 dirhams en moyenne sur l’année. Ils sont suivis par les 60-64 ans avec 92.278 dirhams. Les 20-29 ans par contre sont très loin derrière. Ils transfèrent très peu d’argent au pays. Ce sont là autant de chiffres qui laissent songeurs. Dans cette optique, le séminaire « Transferts des migrants », organisé les 19 et 20 juillet derniers, a été l’occasion de passer ce message : les MRE contribuent à l’économie du pays (consommation, immobilier…) mais ils devraient s’impliquer davantage dans des projets productifs.
Gazette du Maroc - Saloua Mansouri
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