Face à l’intensification du phénomène de la traite d’êtres humains, il a été mis sur pied, une commission nationale pour coordonner les mesures de lutte et de prévention contre le mal. C’était le jeudi 23 mai dernier dans la capitale marocaine, sous la présidence du chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani.
Véritable forme moderne d’esclavage qui interpelle la conscience collective, la traite d’êtres humains avec son corollaire d’exploitation sexuelle, du travail forcé, et de trafic d’organes, est un véritable drame social contre lequel doit être menée une lutte acharnée, pour donner à l’espèce humaine toute sa valeur.
Le chef du gouvernement a d’abord rappelé l’existence de la Loi sur la lutte contre la traite des êtres humains qui a été adoptée en 2016. A en croire Saad-Eddine El Othmani qui considère le phénomène comme "une forme d’humiliation et de dégradation de la dignité humaine criminalisée", la création de cette nouvelle commission “vient couronner les efforts déployés par le pays pour s’attaquer à ce phénomène et consolider les droits de l’Homme et l’égalité hommes-femmes en tant que conditions nécessaires à la protection de la dignité humaine et l’amélioration de la qualité de vie”.
Issus de différents départements ministériels et de la sécurité, d’institutions nationales et d’organisations de la société civile, les membres de cette commission nationale devront mener une étude interne sur le terrain et préparer une base de données avant de proposer des mesures concrètes au gouvernement.
Pour rappel, en 2017, 47 personnes ont été suspectées de traite d’êtres humains au Maroc. Un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié en janvier dernier a fait part de 27 victimes de la traite d’être humains recensées en 2017. 47 personnes, dont 27 hommes et 20 femmes, ont été présentées devant la justice pour avoir été soupçonnées, arrêtées ou mis en garde à vue pour traite de personnes, au cours de la même année.