La société pétrolière et gazière Predator Oil & Gas, détentrice de la licence d’exploration de pétrole et de gaz onshore dans le nord-est du Maroc, amorce la première étape du processus centré sur l’évaluation de sables spécifiques au sein des...
Le trafic de carburant entre l’Algérie et le Maroc explose, surtout depuis l’augmentation du prix des produits pétroliers au Maroc, décidée en juin dernier par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Les pétroliers marocains inquiets, dénoncent cette contrebande qui menace l’avenir d’un pan entier de l’économie marocaine.
Tout commence dans la wilaya de Tlemcen, à l’Ouest algérien, connu pour être le quartier général des contrebandiers. Ces derniers peuvent s’y approvisionner en carburant de manière tout à fait légale. Le choix ne manque pas, il y a une station service à chaque coin de rue.
Les contrebandiers attendent généralement la tombée de la nuit avant de sortir leurs voitures "bombardiers" à double réservoir, et faire le plein de carburant. A Bab El Assa, dans la région de Maghnia, Algériens et Marocains traversent la frontière officiellement fermée depuis 1994, souvent sous le regard passif des gendarmes et douaniers.
A quelques mètres des frontières marocaines, se dresse un souk servant de "zone franche" pour les contrebandiers des deux pays. Là encore, les soldats marocains se contentent d’observer la scène.
Le carburant est pompé des voitures algériennes et transvasé dans des bidons que les contrebandiers marocains accrochent en grappe à leurs véhicules. Il leur suffit ensuite de traverser le petit oued (rivière) servant de frontière naturelle entre les deux pays, pour aller revendre leur marchandise à l’intérieur du Maroc.
Outre Oujda, plusieurs villes sont ciblées par le trafic de carburant, dont Al Hoceima, Taounate, Fès et Meknès. Les contrebandiers arrivent également à écouler leur marchandise dans des villes plus éloignées comme Kénitra ou Rabat. D’ailleurs à Oujda, les consommateurs n’ont d’autre choix que de s’approvisionner chez les contrebandiers, la plupart des stations services ont été contraintes de mettre la clé sous la porte, et les rares encore ouvertes sont dans un piteux état.
Impossible pour les stations marocaines de concurrencer le gasoil algérien
Alors que le litre de gasoil est proposé à 8,15 dirhams dans les stations-services, les trafiquants eux, le vendent à seulement 5 dirhams. Quant au carburant détaxé en provenance de Guelmim et Laâyoune, il se vend à l’intérieur du pays à seulement 5 ou 6 dirhams au vu au et su des autorités.
Pour Youssef Aherdan, secrétaire général du Groupement des Pétroliers Marocains, interrogé par Bladi.net, la contrebande fait perdre 30 à 40% de chiffre d’affaires au secteur, soit près d’un milliard de dirhams. Quant aux services douaniers, c’est plus de 350 millions de dirhams de manque à gagner chaque année.
L’économie algérienne souffre elle aussi de cette contrebande. Les pertes engendrées par le trafic de carburant sont estimées à 400 millions de dirhams. Malgré l’impact socio-économique du trafic du carburant, les deux pays ne montrent aucune volonté d’en venir à bout, notamment en raison de la fermeture des frontières et l’absence de volonté politique.
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