Le secteur automobile continue de booster les exportations marocaines, avec des ventes atteignant déjà 57 milliards de dirhams lors des cinq premiers mois de cette année.
Les contours de l’accord quadra signé entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie en 2004 sont enfin plus clairs. La fin des quotas sur les exportations chinoises a finalement pu pousser les pays signataires à déterminer de façon plus précise leur plan d’action.
C’est lors de leur réunion à Tunis à l’occasion du forum économique tenu la semaine dernière que les pays méditerranéens ont adopté ce plan d’action. Des experts du textile et des représentants des quatre pays se sont déplacés pour l’occasion. Plusieurs actions vont être instaurées.
Tout d’abord, le renforcement du commerce intra-régional des intrants. Il s’agit de mettre l’accent sur la collaboration avec des compagnies de commerce international pour conquérir de nouvelles parts de marché en Europe, considérée comme un débouché essentiel des produits textiles de pays sud-méditerranéens. D’ailleurs, Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, présent lors du forum, avait souligné la nécessité d’assouplir les procédures douanières en vue de donner un coup de pouce aux échanges commerciaux.
Ensuite, la création d’une structure de gestion et de groupe de prospection communs pour cibler de nouveaux marchés a également été prévu. Il s’agit de viser des marchés comme les Etats-Unis notamment où la Jordanie est déjà présente. Ceci dit, ces mesures ne peuvent être complétées sans recours aux nouvelles technologies. Les participants ont proposé à cet effet la mise en place d’un réseau régional de recherche et développement sur la compétitivité des produits et l’utilisation des nouvelles technologies. Il était également question de créer un institut commun de formation du personnel.
Par ailleurs, l’on redoute aussi la levée des quotas de l’autre côté de la rive. Les Européens ne veulent pas que la mésaventure de 2005 se reproduise. Les eurodéputés ont demandé à leur Commission des mesures pour éviter une nouvelle déferlante de produits bon marché.
Dans une résolution adoptée jeudi dernier, dont la valeur est seulement indicative, le Parlement européen a demandé à la Commission de garantir la mise en oeuvre appropriée du système de surveillance conjointe et d’en évaluer rapidement les résultats. Le Parlement a aussi, en adoptant un amendement déposé par l’extrême gauche, attiré l’attention sur le fait qu’il est nécessaire de mettre en place de nouvelles mesures de sauvegarde, notamment pour certaines catégories de produits. L’objectif étant de permettre le maintien et la promotion de l’emploi et des activités liées au secteur textile européen. En tête de leur résolution, les eurodéputés ont rappelé que de telles mesures de sauvegarde, sous la forme de nouvelles restrictions aux exportations chinoises, pouvaient être, en vertu de l’accord d’adhésion de la Chine à l’OMC, appliquées par l’UE jusqu’à fin 2008, si les exportations chinoises devaient perturber le marché. Cependant, les eurodéputés ne se sont cependant pas montré unanimes en faveur de nouveaux quotas.
Dynamisme
Le textile est un secteur dynamique dans la région arabo-méditerranéenne. Le nombre de sociétés spécialisées dans ce domaine au sein des quatre pays s’élève à 7.000 (3.270 en Egypte, 2.128 en Tunisie, 1.612 au Maroc et 52 en Jordanie). Ces dernières emploient près de 850.000 personnes et la valeur des exportations est de l’ordre de 9 milliards d’euros.
L’Economiste - Sara Badi
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