Le politologue français, spécialiste de l’Islam et du monde arabe contemporain, Gilles Kepel, estime que « les tensions algéro-marocaines n’ont pas connu d’exacerbation concrète » en raison de la pandémie de Covid-19.
« À ce stade, et peut-être du fait de la pandémie également, les tensions algéro-marocaines n’ont pas connu d’exacerbation concrète. Pour qu’il se produise un affrontement, il faudrait que des puissances y aient intérêt et soutiennent un pays contre l’autre. Je ne vois guère de candidats, d’autant que cela signifierait aussi une menace pour la stabilité de l’Europe – on peut espérer que Bruxelles saurait au moins empêcher cela d’advenir… » a-t-il déclaré dans une interview accordée à TSA.
Revenant sur l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël, Gilles Kepel a indiqué que par-delà les effets politiques, la signature par Rabat des « accords d’Abraham » semble surtout permettre au royaume de s’engager plus dans l’insertion de son économie dans la mondialisation, porteuse de développement.
« Joe Biden a indiqué qu’il ne reviendrait pas sur ce legs-ci de son prédécesseur », a rappelé le politologue français, soulignant que paradoxalement, quelles qu’en soient les modalités, c’est l’ouverture internationale de l’Algérie qui peut contribuer à lui permettre de sortir d’une politique de la rente et de s’engager avec optimisme vers l’avenir.