Maroc Telecom a revu ses offres à la hausse au grand dam de ses abonnés qui souffrent déjà de la cherté de la vie.
Les tarifs de terminaison du trafic d’interconnexion dans les réseaux mobiles sont finalement fixés pour 2007-2009. Une réponse aux multiples litiges entre les opérateurs de téléphonie. L’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) vient en effet de mettre en place une tarification dégressive, après une longue période de concertations avec les opérateurs nationaux, comme nous l’indiquions dans une précédente édition.
Le régulateur a finalement tranché et c’est la symétrie tarifaire qui sera de rigueur. La nouvelle grille à appliquer tient compte, est-il dit à l’ANRT, de plusieurs éléments. La différence entre la structure des coûts de Maroc Telecom (IAM) et Méditel, imputable en particulier à la charge supportée par le deuxième opérateur au titre de la contrepartie financière pour la licence d’une part, et le risque de déséquilibre financier pouvant perturber les opérateurs d’autre part. La décision du régulateur a pour objectif de fixer un encadrement pluriannuel arrêtant les conditions de décroissance des tarifs d’interconnexion de façon à atteindre le tarif cible de 1,15 DH/HT pour 2009.
Date à laquelle le régulateur entamera à la lumière d’audits des coûts des opérateurs et de l’évolution du marché, avec notamment Wana comme nouvel entrant, d’autres concertations pour l’approbation de tarifs pour 2010. La baisse totale générée serait de 13,2% par rapport au tarif actuel qui est de 1,33 DH/HT en heure pleine. La rémunération ne concerne que « les opérateurs qui exercent une influence significative sur les marchés particuliers des télécommunications », en l’occurrence Maroc Telecom et Méditel. Wana n’intervenant pas, du moins pas encore, dans la téléphonie mobile n’est donc pas visé. Les deux opérateurs doivent de ce fait réviser leurs offres techniques et tarifaires d’interconnexion à leurs réseaux mobiles pour 2007 et les soumettre à l’ANRT pour approbation dans un délai maximum de 30 jours à partir du 24 avril.
Des tarifs d’interconnexion de plus en plus bas, cela augure d’une baisse des tarifs des télécommunications. Chez le régulateur, on explique cette nouvelle disposition par une recherche permanente visant à « créer un environnement de concurrence saine et loyale ». Et pour cause, les propositions tarifaires proposées par les deux opérateurs et reçues par l’ANRT ne sont pas en phase. La proposition de IAM étant en baisse de 32% par rapport aux tarifs en vigueur (0,90 DH/HT en heure pleine et 0,45 en heure creuse). Celle de Méditel est pour sa part supérieure de 16%. Les arguments n’ont pas manqué de part et d’autre. IAM ne trouvant aucune raison objective à la différence des coûts proposés puisque, selon l’opérateur historique, à technologie comparable, les coûts réseaux d’opérateurs de taille significative doivent être comparables. Méditel, lui, penchant pour l’assymétrie estime que IAM, fort de ses 14 ans de présence sur le marché du mobile ainsi que de son taux de pénétration largement supérieur, bénéficie d’importantes économies d’échelle.
L’Economiste - A. B.
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