Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.
Le Maroc se félicite de pouvoir placer de nombreux travailleurs saisonniers chez son voisin ibérique. Seulement, sur place, des syndicalistes assimilent la situation de ces travailleurs à un véritable esclavage.
En Espagne, des syndicalistes viennent d’effectuer une visite de terrain sur la base de plaintes répétitives reçues de la part de près de 80 travailleurs saisonniers marocains (hommes et femmes) à propos de leurs conditions de vie et de travail. Ces travailleurs qui sont embauchés notamment dans différentes régions agricoles d’Andalousie révèlent qu’ils travaillent beaucoup plus que les huit heures réglementaires et même les week-ends sans percevoir aucune indemnité pour les heures supplémentaires assurées. D’après leurs témoignages, ils n’ont pas non plus accès ni à un logement décent (ils vivent à plusieurs dans une même chambre) ni aux outils de protection pour assurer leur sécurité au travail. En outre, ils se plaignent de devoir parcourir chaque jour trois kilomètres à pied pour se rendre à leur travail.
Le calvaire des plaignants ne s’arrête pas là, précise une source syndicale. Les travailleurs concernés disent subir, d’après la même source, des pressions insoutenables de leurs employeurs qui les menacent pour un oui ou pour un nom de les renvoyer dans leur pays. Le 15 février, révèle une source syndicale, les travailleurs qui ont osé se plaindre ont reçu des visites inopinées de quelques éléments de la Guardia Civil et de la sûreté nationale espagnole dans le but de les intimider. « C’est ce qui a fait craquer 16 travailleurs qui ont choisi de rentrer au pays, tellement la pression est intenable et les conditions de vie et de travail inhumaines », rapporte L.M qui était parmi le groupe de syndicalistes ayant constaté de visu la situation des travailleurs concernés. « Nul doute, les conditions auxquelles sont astreints ces travailleurs relèvent, en toute impunité, de l’esclavage », note le syndicaliste qui est d’origine marocaine.
Ce n’est pas la première fois que des travailleurs marocains font parler d’eux en Espagne en relatant leurs conditions déplorables de vie et de travail. L’année dernière, certains parmi eux ont même organisé un sit-in de protestation qui leur a valu une intervention musclée des forces de l’ordre. Les images de la manifestation diffusées par les chaînes de télévisions locales montraient, en arrière plan, un bidonville qui ressemble à s’y tromper à l’un des « carianes » de Casablanca.
Par ailleurs, le drame d’El Ejido n’est pas bien loin. Il a eu le mérite de dévoiler une partie de la souffrance quotidienne des travailleurs marocains opérant dans les zones agricoles espagnoles. A en croire différents témoignages, cette souffrance continue...
Source : Le Reporter - Mohamed Zainabi
Ces articles devraient vous intéresser :