Agadir : Barrages à sec, le secteur agricole menacé
Le stress hydrique est réel à Agadir, première région exportatrice d’agrumes et de primeurs. Même si l’économie marocaine tient pour une grosse part au développement du secteur...
Actuellement au Maroc, le niveau de remplissage des barrages est rassurant avec une pluviométrie diversifiée, après de longues années de sécheresse.
Bien qu’une amélioration se constate cette année, la situation de l’eau dans le royaume est davantage préoccupante, principalement, en raison des changements climatiques observés, avec des périodes de sécheresse successives ou encore de la répartition variée de la pluviométrie entre les régions. Ainsi, malgré les efforts engagés pour une gestion efficiente de l’eau, il reste énormément à faire pour freiner le stress hydrique auquel fait face le pays. En ce qui concerne la pluviométrie, informe La Vie éco, le taux de remplissage des barrages, au 10 mars, était de 50,8 %, soit environ 8 171,7 millions de m³. Ainsi, « l’on peut dire qu’en cette année, les pluies sont bien réparties entre les régions, avec toutefois un excédent au Nord et un léger déficit toujours enregistré au niveau du Sud… », a indiqué Rachid Doukkali, ex-professeur à l’IAV et à l’Université polytechnique Mohammed VI.
Toutefois, « la situation est disparate. À l’exception des bassins Nord et Nord-ouest (Loukkos et Sebou) qui disposent de ressources en eau permettant de satisfaire la demande agricole, les autres enregistrent toujours des déficits (Melouia, Tadla, Lhaouz, Souss…) », a précisé Ahmed El Bouari, directeur de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole au ministère de l’Agriculture intervenant lors d’un webinaire portant sur une agriculture irriguée pérenne et organisée par l’IAV.
En plus de cela, « plusieurs dysfonctionnements sont enregistrés dont le développement des pompages au-delà des limites autorisées, l’absence de système de suivi pour recueillir les volumes prélevés et autorisés et la faible responsabilisation des usagers », a ajouté Mohamed Alamouri, président de la Comader, soulignant qu’en dehors des actions menées par le ministère de l’Agriculture, dans le cadre du PMV, pour freiner la surexploitation des nappes, il faudra mettre en place un système de gouvernement basé sur l’implication et la responsabilisation des divers acteurs concernés, évaluer l’expérience du contrat de nappe de Souss, l’améliorer et l’élargir aux autres régions du royaume si possible. Il faudra également mieux gérer l’eau souterraine en attachant une grande importance aux contrats de nappe et à la police de l’eau, a conclu le Pr Doukkali.
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