Sebta et Melilla : l’interdiction de la contrebande fait grincer des dents

1er juin 2022 - 07h40 - Espagne - Ecrit par : G.A

Les nouvelles directives mises en place suite à l’ouverture des postes frontaliers des deux enclaves espagnoles, Sebta et Melilla, ne sont pas du goût des commerçants, surtout ceux spécialisés dans la contrebande.

La presse espagnole parle déjà de « malaise pour le commerce local » de la ville de Melilla. Le fait que Madrid et Rabat aient décidé de suspendre le commerce clandestin, sonne comme une trahison puisque ces commerçants espéraient la réouverture des frontières pour se refaire une santé financière. De plus, la décision porte un coup dur à l’économie des deux enclaves qui en ont fait le cœur de leur économie, en important massivement d’Espagne. 70 % des importations sont réservées au commerce avec le Maroc.

À lire :Sebta et Melilla : le Maroc accusé de bloquer le trafic de marchandises

Le commerce de contrebande faisait gagner aux deux villes entre 600 et 800 millions d’euros par an pour Sebta et environ 500 millions à Melilla, alors qu’officiellement elles n’exportent au Maroc que moins d’un million d’euros par an. Un véritable manque à gagner pour la douane marocaine.

À lire :Sebta : sans trafic de marchandises, l’économie toujours au point mort

Selon la presse espagnole, malgré l’interdiction, les contrebandiers des deux villes espagnoles espéraient tromper la vigilance des douaniers en faisant passer les marchandises à travers les passagers transfrontaliers ou le régime des voyageurs, qui iraient avec les produits dans leurs coffres comme s’il s’agissait de simples achats personnels. Mais les autorités marocaines veillent au grain et ont été très claires sur la question depuis la réouverture des frontières le 17 mai.

À lire :Pas un seul travailleur frontalier à la frontière de Sebta ce mardi

C’est d’ailleurs pour contrecarrer le plan des contrebandiers que les autorités marocaines ont inauguré en février 2022 une zone d’activités économiques (ZAE) à Fnideq dont la mise en œuvre a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams. Ce projet devrait permettre de créer plus de 1 000 emplois directs et mettre un terme à la contrebande. Du moins, c’est ce qu’espère le Maroc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ceuta (Sebta) - Melilla - Contrebande

Aller plus loin

Pas un seul travailleur frontalier à la frontière de Sebta ce mardi

La phase 2 de la réouverture de la frontière avec le Maroc devait démarrer ce mardi avec le passage des travailleurs frontaliers bloqués à Sebta depuis mars 2020. Mais...

Contrebande à Sebta et Melilla : le Maroc perdait 1 milliard d’euros par an

Le gouvernement marocain a fait part dimanche de l’ouverture des points de passage de Sebta et Melilla à compter de demain, mardi, mais sous mais sous certaines conditions,...

Sebta : sans trafic de marchandises, l’économie toujours au point mort

La non réactivation du trafic de marchandises à la frontière de Sebta avec le Maroc, affecte gravement l’économie de la ville autonome qui attend toujours la création d’une...

Les contrebandiers profitent de l’opération Marhaba (MRE)

L’opération Marhaba dédiée aux Marocains résidant à l’étranger est une opportunité pour certains commerçants qui n’hésitent pas à passer en contrebande des marchandises à...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc face au casse-tête des vendeurs ambulants

Malgré les actions mises en œuvre par les autorités marocaines, le phénomène de marchands ambulants, communément appelés "ferrachas", résiste au temps.

Maroc : l’informel met à genoux les magasins de sport

Dans le secteur du sport en plein essor au Maroc, l’informel gagne du terrain. Les professionnels, mécontents, tirent la sonnette d’alarme.