En attendant que les autorités se penchent sur le cas de ces sans-abris qui doivent affronter la dureté du temps, la maladie, la précarité et en même temps les mesures restrictives engendrées par le coronavirus, les membres de la commission marocaine de la justice et des droits de l’homme essayent, à travers divers dons, de leur apporter un peu de réconfort. Hasnaa Hajib, est la responsable des droits sociaux au sein la Commission. Citée par Lactu24, elle a fait part du calvaire que vivent ces personnes et comment la structure se bat pour essayer de trouver un toit pour ces personnes qui, pour la plupart, n’ont personne vers qui se tourner.
Étant donné que le confinement reste la meilleure manière de lutter contre la pandémie, "ceux qui ont un foyer s’en sortent bien, alors que pour les sans-abris, ça reste difficile, voire impossible", a-t-elle déclaré, en précisant que depuis le 22 mars, la commission a réussi à "loger 150 sans- abris d’origine marocaine, avec 150 autres, essentiellement des enfants, qui attendent d’avoir un toit au-dessus de leurs têtes".
En ce qui concerne les subsahariens, ils sont toujours environ 600 à 700 dans la rue. "Un désastre humain", selon Hasna Hajib qui précise que non seulement, "ils n’ont rien à manger, ni de quoi se couvrir, mais la plupart souffrent de maladies". Selon elle, cette frange de la population mérite l’attention des autorités, car il suffit "qu’un cas de contamination soit détecté parmi elle et le Maroc se retrouvera face à un foyer mobile de la pandémie du covid-19".
Devant la catastrophe qui s’annonce, la commission a décidé de procéder à la distribution de vivres, de masques de protection, de gels, en vue d’inciter ces sans-abris à "respecter tout au moins les gestes barrières". Mais dans les circonstances actuelles et vu le nombre de sans-abris, la commission se retrouve devant le manque de produits à partager. La responsable des droits sociaux en appelle à la solidarité des boulangers, des commerçants de produits laitiers, d’eau, de masques, pour la survie de ces personnes qui vivent dans "des conditions désastreuses". Elle les invite à venir sur le terrain, constater par eux-mêmes la gravité de la situation.