Latifa Raafat figure parmi les chanteurs préférés de feu Hassan II. La chanteuse marocaine se confie sur sa relation avec le père du roi Mohammed VI.
Au Maroc, tous les orchestres interprètent des titres empruntés à son répertoire, pas un événement familial n’existe sans que résonne la voix de celui que l’on surnommait "le chanteur de l’émotion". Né à Safi, sur la côte Atlantique marocaine, émigré au Canada en 1960, le chanteur et musicien judéo-marocain Samy Al-Maghribi est mort le 9 mars, à l’âge de 86 ans.
Considéré comme l’un des premiers modernisateurs de l’andalou et de ses dérivés populaires, il "laisse derrière lui un énorme héritage musical qui va de l’interprétation du gharnati, au melhoun, au hawzi", écrit le quotidien Aujourd’hui le Maroc, en hommage au chanteur disparu.
"On peut dire que c’est le Charles Aznavour de la chanson arabo-andalouse. Il était très apprécié aussi pour ses chansons chaâbi (genre populaire citadin), par exemple Keftanek mahloul... ("ton caftan est ouvert"), l’un de ses grands succès, déclare depuis Casablanca Maxime Karoutchi, chanteur judéo-marocain. Grâce à lui, plusieurs poésies marocaines ou algériennes resteront immortelles."
Fils d’un tailleur, Samy Al-Maghribi - de son vrai nom Salomon Amzellag - a appris à jouer de l’oud (le luth oriental) en autodidacte. A Rabat, où sa famille s’est installée quand il avait 4 ans, il intègre un groupe de musiciens dans le quartier juif de la ville, puis fréquente plus tard le conservatoire de musique de Casablanca et les cercles des maîtres de musique andalouse.
A 20 ans, il choisi d’entamer une carrière musicale et démissionne du poste de directeur commercial qu’il occupe alors. Il se compose un répertoire de chansons traditionnelles auxquelles il insuffle son propre style, tout en nuances et mélismes, notamment les qaçaids (poèmes) de Sidi Qaddour Al-Alami, de Benmsaib, du Cheikh Bouazza, de Bensliman et autres grands noms de la poésie malhoun (poésie chantée citadine en arabe dialectal). Son surnom, Al-Maghribi, lui est attribué par ses compagnons de voyage lors d’une traversée de la Méditerranée, quand il part enregistrer en France où il va créer son propre label, Samyphone.
En 1967, alors qu’il est installé au Canada depuis sept ans, il devient rabbin de la synagogue hispano-portugaise et renonce pendant quelque temps à sa carrière, avant d’y revenir, cédant aux pressions de ses admirateurs. Le jour de son décès, la chaîne nationale de la télévision marocaine 2M a rediffusé une émission qu’il avait enregistrée lors d’un passage au Maroc en 2005.
Source : Le Monde -
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