Officiellement, seules 114 personnes auraient trouvé la mort dans ces émeutes, provoquées par une hausse soudaine et exagérée de 77% des prix de certaines matières premières, décidée par le gouvernement Bouabid.
C’était il y a 32 ans, les syndicats indignés appellent à une grève générale. Les manifestations de protestation tournent rapidement à l’émeute, que l’Etat décide de réprimer dans le sang.
"Je ne suis pas encore réveillé de ce cauchemar", raconte Abdellah, un rescapé de ces évènements originaire de Hay Mohammadi à Bladi.net. "Des familles entières en portent encore les séquelles à ce jour".
Le pauvre homme, un sexagénaire habitant aujourd’hui Derb Al Foukara, à Casablanca, se souvient : "un de mes voisins a perdu son père, un simple ouvrier qui protestait pour dénoncer la hausse brutale des prix. Cette famille a vécu un véritable drame suite à la disparition de son patriarche, qui faisait vivre ses 6 enfants...", raconte-t-il les larmes aux yeux.
Plusieurs dizaines de victimes de ces évènements avec à leur tête le leader syndicaliste Noubir Al Amaoui ont participé à une marche de protestation autour de la caserne des pompiers et le cimetière Achouhada et les rues avoisinantes de ces lieux.
Les manifestants disent commémorer l’évènement pour que ce genre de drames ne se reproduise plus au Maroc. Plus de 600 personnes avaient été portées disparues suite aux émeutes de Casablanca.
Le gouvernement Benkirane s’apprête à augmenter le prix de certains produits de première nécessité, notamment le sucre à la veille du mois de Ramadan, prévu le 10 juillet au Maroc, conformément aux mesures recommandées au Royaume par le Fonds monétaire international (FMI), pour que le pays puisse bénéficier d’une ligne de crédit de 6,2 milliard de dollars.