Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, est revenu samedi, lors d’un talk-show, sur les relations avec le Maroc, la question du Sahara, les tensions avec les Émirats arabes unis et l’initiative d’un cadre de concertation maghrébin.
Abordant l’initiative d’un cadre de concertation des pays d’Afrique du Nord, vue par certains comme une relance de l’Union du Maghreb arabe sans le Maroc, Tebboune a tenu à clarifier que ce projet « n’est destiné contre aucun pays ». « Pour commencer, nous avons entrepris d’organiser des rencontres, sans exclure personne. Nous allons essayer de nous unir et de coordonner sur certains sujets. Il y a un accord pour créer une entité, pas contre un des pays de l’UMA (Union du Maghreb arabe) », a déclaré le président algérien, lors d’une rencontre avec la presse nationale diffusée samedi sur la Télévision algérienne.
« La porte reste ouverte à nos voisins de l’Ouest, ils ont fait d’autres choix sans nous consulter », a souligné le président Tebboune, faisant allusion à la volonté du Maroc de rejoindre la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Ils sont libres, mais nous estimons qu’il y a certaines questions qui nous intéressent ensemble, d’autant plus que nos problèmes sont presque les mêmes », a-t-il ajouté. Au sujet de la « marocanité » du Sahara, reconnue par certains pays arabes, le président algérien s’est abstenu de tout commentaire.
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La question sahraouie est une « cause juste », c’est une « question de décolonisation » et « elle va trouver sa solution », a soutenu Tebboune, assurant que cette position « n’est pas destinée contre nos frères marocains ». « Si on opte pour la voie de la raison au lieu de la menace et de la force, on arrivera à une solution ».
Concernant ses relations avec les Émirats arabes unis, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que l’Algérie « n’a jamais versé dans la violence verbale envers eux. Nous les considérons toujours comme des frères, nous prions Dieu de les ramener sur le droit chemin d’autant plus que nous sommes au mois de Ramadan… Leurs agissements ne sont pas logiques », a indiqué le président algérien, martelant que l’Algérie « ne plie jamais », que sa parole est « respectée ». L’Algérie souhaite « la cohabitation pacifique avec toutes les nations », mais « sa patience a des limites », a-t-il prévenu.