Cimetière chrétien de Tétouan
À l’époque, ces personnes dont il est impossible de connaître l’identité selon les chercheurs, étaient enterrées par leurs proches dans des conditions les plus précaires et faisaient l’objet de profanation. Les restes de ces Espagnols, retrouvés dans divers cimetières marocains et dans les rochers d’Al Hoceima et du rocher de Badis, au large des côtes marocaines, seront exhumés et transférés par l’armée de terre espagnole dans un cimetière de Melilla où ils seront plus conservés et protégés. « C’est notre responsabilité morale », ont expliqué à Vozpopuli des sources de l’armée.
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Les plus anciens restes datent de 1860 et sont ceux des soldats qui ont combattu pendant la conquête de Tétouan. Ils étaient enterrés par leurs proches dans plusieurs cimetières chrétiens. À l’indépendance du Maroc en 1956, les territoires alors sous protectorat espagnol, y compris les cimetières où étaient enterrés de nombreux Espagnols, sont passés entre les mains des Marocains. Sauf que ces cimetières, une fois devenus marocains, ont été abandonnés à leur sort, négligés, « non protégés et ne bénéficiant d’aucun soin de la part des autorités marocaines comme espagnoles », selon le consulat d’Espagne à Tétouan.
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La liste des cimetières concernés a été publiée par le chercheur Francisco Javier Garcia Gonzalez sur son blog. Il s’agit de ceux de Fnideq, M’diq, Chefchaouen, Ksar El Kébir, Ras El Ma, Zeghanghane, Al-Aroui, Zaïo, Selouane et Targuist. Les restes retrouvés dans ces cimetières ont été récupérés et réunis dans des espaces plus vastes et plus surveillés à Nador, Larache, Tétouan et Al Hoceima.
Vozpópuli a eu accès à des plans inédits de certains de ces cimetières, notamment ceux d’Al-Aroui, à une trentaine de kilomètres de Melilla et Al Hoceima. La Fondation Indortes, dirigée par le général de brigade, Salvador Fontenla Ballesta, travaille sur fonds propres à la réhabilitation de certains de ces cimetières dont ceux de Larache et de Tétouan. Son objectif est de « promouvoir la mémoire, la conservation et la surveillance des cimetières et tombes de combattants espagnols tombés au combat, sans distinction d’époque, de lieu, de croyance ou d’idéologie ».