La résidence secondaire au Maroc, un investissement qui accroche

13 mars 2008 - 10h23 - Economie - Ecrit par : L.A

Ce n’est pas encore l’engouement, mais c’est une niche en plein développement. La résidence secondaire attire de plus en plus de monde, encouragée en cela par les crédits qui couvrent la totalité du financement. Les étrangers sont nombreux à s’intéresser au marché marocain. Il s’agit en particulier de Français, Espagnols, Italiens, Anglais et Russes.

Une tendance confirmée par Jet Sakane qui dispose d’un complexe haut de gamme à Marrakech ou encore le groupe Jascom avec son site de Bouznika. « Notre projet s’adresse à une clientèle étrangère qui manifeste un grand intérêt. Nous menons de larges opérations de communication à l’étranger », soutient Tariq Laklach, directeur commercial du groupe Jascom.

L’intérêt des étrangers pour les résidences secondaires au Maroc n’est pas nouveau. Il a démarré depuis quelques années, mais il s’est accéléré avec l’influence grandissante qu’exercent les compagnies low-cost sur les habitudes d’achat des vacances. De plus, une résidence secondaire constitue un investissement lucratif. D’abord c’est une bonne opportunité au niveau du rapport surface/prix comparativement aux standards européens. De plus les investisseurs étrangers comme les MRE bénéficient d’un régime qui leur accorde une totale convertibilité pour la réalisation de leurs investissements en devises au Maroc. Ils peuvent transférer en toute liberté les revenus produits par ces investissements ou encore le produit de cession ou de liquidation de leur investissement.

En cas de mise en location de la résidence secondaire, les revenus locatifs peuvent être rapatriés sans que la personne ait à payer d’impôts supplémentaires puisque l’impôt sur la location est payable au Maroc. Cette mesure est valable pour les ressortissants de pays disposant d’une convention de non-double imposition avec le Maroc.

Un autre avantage est accordé aux retraités qui justifient de plus de 183 jours par an de résidence au Maroc. Finalement, ces derniers peuvent faire valoir le statut de résidents, et payer l’impôt sur le revenu au Maroc. Dans ce cas, l’abattement peut aller jusqu’à 80%. Les promoteurs mettent de plus en plus l’accent sur ces avantages.

Autre argument avancé par les promoteurs, le boom immobilier que connaît le pays et l’appréciation continue de la valeur des biens immobiliers. Dans ses pronostics pour 2008, la compagnie britannique « Buy Association » a indiqué que le Maroc figurera parmi les dix meilleures destinations mondiales pour les Britanniques en quête de résidence secondaire à l’étranger. Elle a mis en avant les projets lancés dans le domaine de l’immobilier qui commenceront à prendre forme dès cette année.

A côté des étrangers, il existe également une demande interne. La forte appréciation des terrains et de l’immobilier en général encourage à investir dans des résidences secondaires. « Nous avons en fait deux profils de clients marocains. Ceux qui cherchent tout simplement un « life style » particulier, principalement des gens de Casablanca, Rabat et Marrakech. Et ceux qui cherchent des placements à forte rentabilité », explique Tariq Laklach.

Pour plusieurs personnes, une résidence secondaire est assimilée à la fois à un lieu de détente, de loisirs et un investissement qui doit rapporter. Les résidences secondaires sont le plus souvent louées soit toute l’année, soit pendant certaines périodes seulement.

Certains promoteurs immobiliers proposent carrément à leurs clients de gérer la location de leurs logements. « Ils sont assimilés à un produit financier », commente Hamid Faridi, conseiller à la présidence de Jet Sakane. Deux formules sont par exemple proposées par Jet Sakane : une gestion locative à taux fixe ou à taux variable. Dans le premier cas, un taux de 8% de la valeur mobilière est garantie sur toute la durée du contrat Dans le deuxième cas, le propriétaire encaisse 70% de la marge bénéficiaire réalisée. L’essentiel est que dans les deux cas, l’investisseur rentabilise son logement secondaire.

Le mètre carré délaissé

Les ventes de maisons secondaires ne s’effectuent plus au mètre carré. Mais c’est un package qui est cédé. Les prix varient souvent entre un million de dirhams et 12 millions de dirhams pour des villas. Faridi explique que la notion de résidence secondaire a complètement changé. Elle ne se résume plus à « des murs construits ». Mais c’est un tout : proximité des centres de loisirs, piscines, Spa, plusieurs chaînes de télévision, etc. Les promoteurs rivalisent d’imagination pour offrir des produits qui répondent à ces exigences. Jet Sakane par exemple a mis en place sur son complexe, commercialisé à Marrakech, des piscines, espaces verts et un service de conciergerie avec comme objectif de répondre au moindre désir des locataires : chauffeurs, cuisiniers, nurses… Le groupe Jascom a créé pour son projet Eden Island à Bouznika une mer de quatre hectares. Il a construit des villas sur pilotis avec des plages privées. Le site est de faible densité puisque 10% uniquement sont réservés à la zone résidentielle. Le reste étant libéré pour les espaces de loisirs, de sports et aux espaces verts.

Source : L’Economiste - Khadija Masmoudi

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Sujets associés : Immobilier - Investissement - Croissance économique - Destination

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