Le Club Compétences, Synergie et Initiatives a eu l’honneur de recevoir un invité de marque en la personne de Fouad Ali El Himma, ancien ministre délégué de l’Intérieur et actuel Président de la Commission des Affaires Etrangères. Il était accompagné d’une délégation composée de membres du Mouvement pour tous les démocrates (MTD), les jeudi 27 mars et vendredi 28 mars, à Paris. Des personnalités marocaines de premier plan comme Ahmed Akhchichine, ministre de l’Education, Salah El Ouadie membre de la HACA, Hassan Benaddi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Le Mensuel, Ilyas El Omri, membre de la HACA et Salaheddine Mezouar, Ministre des finances.
C’est dans la prestigieuse école de commerce ESCP/EAP et face à un parterre d’étudiants pour la plupart d’origine marocaine que la rencontre, organisée par le club CSI en partenariat avec l’association Maroc Entrepreneur, a débuté sur le thème : « Regard sur le Maroc en Mouvement ». Les intervenants ont exprimé leur vision sur les potentialités de développement du Maroc tant du point de vue social que sur le plan économique. Au registre des sujets abordés, la question de l’Union Méditerranéenne et celle de l’intégration du Maghreb furent au cœur des débats. Un des moments forts de la soirée fut la diffusion d’un « Arrêt sur image » et la projection d’une photographie de Sa Majesté le Roi Mohamed VI et du Président Algérien, Abdelaziz Bouteflika. En guise de commentaire, Fouad Ali El Himma, après un long silence ponctué par un soupir, a finalement lâché un « quel dommage ! »… Les membres du MTD ont fait part de la volonté du Maroc d’aller de l’avant dans les relations avec leurs partenaires maghrébins.
La deuxième rencontre s’est tenu au « Press Club » autour d’un dîner « républicain » organisé par Sihame Arbib, fondatrice et animatrice du Club CSI. Les discussions ont principalement tourné autour du MTD. Comment est apparu cet « OVNI » dans le paysage politique marocain ? Quels sont ses objectifs réels ? N’est-ce pas une initiative téléguidée par le Palais ? Pour un mouvement qui se veut démocrate, que pensent les membres du MTD de la justice marocaine après la récente affaire liée à « Facebook » et Fouad Mourtada ? « Les invités ont répondu sans ambages à toutes les questions des participants. La langue de bois était rangée au placard et nous avons pu parler à bâtons rompus de l’intégration politique des Marocains Résidents à l’Etranger au sein des institutions politiques au Maroc ! », précise un participant. Les participants ont notamment soulevé la question du manque de représentativité des MRE dans les institutions du Royaume. Comme élément de réponse, Fouad Ali El Himma a fait part d’une probable réforme constitutionnelle pour permettre une représentation politique des MRE au sein de la deuxième Chambre.
Comment Al Adl Wal Ihsan infiltre les MRE et comment l’Etat contre-attaque
Selon des observateurs avertis, une inquiétude ne cesse de croître au Maroc concernant le contrôle religieux de la communauté marocaine résidant en Europe. Celle-ci échapperait de plus en plus à l’emprise des autorités de Rabat car les imams sont souvent d’origine proche-orientale. Pour faire face à cette situation, le Royaume examinerait l’opportunité de créer un Conseil islamique, spécifique à chaque pays européen. Il sera chargé d’encadrer la communauté MRE. En outre, le projet de création d’un Haut Conseil Islamique (HCI) est dans les cartons. Sa mission : chapeauter l’ensemble des instances religieuses en charge de la communauté marocaine résidant en Europe. Ce dispositif dépendra du ministère des Affaires Etrangères.
Le plus inquiétant pour l’Etat marocain repose sur le fait que le mouvement « Justice et Bienfaisance » a commencé à s’intéresser à ce secteur « hautement stratégique » avec efficience. Pour preuve, l’association présidée par Cheikh Yassine a organisé un séminaire au profit des imams issus de ses rangs pour mieux contrôler la communauté installée sur le sol européen. A ce jour, « Justice et Bienfaisance » gère plusieurs mosquées en Espagne et joue un rôle qui devrait être assuré par le Royaume. De plus, d’autres associations à caractère religieux contrôlent certaines mosquées fréquentées par des Marocains, et l’enseignement qui y serait dispensé ne serait pas du goût des autorités marocaines, ni favorable au Maroc.
Cette infiltration de la communauté marocaine en Europe constituerait, sur le long terme, une menace pour la stabilité du Royaume. Pour faire face à cette menace, l’administration centrale a demandé aux représentations diplomatiques (ambassades, consulats) de lui fournir une liste nominative des MRE qui occupent la fonction d’imams, de prêcheurs où présidents d’association afin de leur proposer des formations au Maroc. Cette mesure vise essentiellement les pays qui abritent une importante communauté de MRE comme le France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-bas.
Source : La Nouvelle Tribune - Rachid Hallaouy