L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.
La liberté de la presse a régressé en 2003 au Maroc, où plusieurs journalistes ont été arrêtés et condamnés à la prison ferme avant de bénéficier d’une grâce royale, a estimé dimanche à Rabat le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) dans son rapport annuel.
"L’année 2003 a connu une série de procès qui ont confirmé sans aucun doute, la volonté de l’Etat de contrôler la presse d’une manière répressive tout en traçant des lignes rouges" souligne ce rapport publié à la veille de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Ces entraves ont conduit à une "tension sans précédente dans l’histoire de la presse marocaine", a estimé le syndicat marocain, le plus important du pays.
"On ne peut imaginer un quelconque développement démocratique dans notre pays tant que l’Etat continuera de se comporter avec hyprocrisie et prudence vis-à-vis de la liberté de la presse tout en aspirant à la contrôler ou à la menotter", estime le SNPM.
Selon le syndicat, la presse marocaine est passée au cours de cette période par des "étapes les plus sombres de son histoire avec l’adoption d’un nouveau code de la presse qui comporte des dispositions restreignant les libertés et réprimant les journalistes".
Le syndicat a également dénoncé la loi antiterroriste adopté par le parlement dans la foulée des attentats de Casablanca du 16 mai 2003, qui avaient fait 45 morts. "Cette Loi dont des dispositions pénalisent l’action journalistique a également eplacé les journalistes dans la rubrique des terroristes", a-t-il estimé.
Le SNPM a salué la décision de l’Etat de libéraliser le secteur de l’audiovisuel mais estime que son cadre juridique comporte des dispositions visant à "le contrôler toujours". "Cette attitude menace de vider cette libération de sa substance", a souligné le syndicat.
Ce dernier a enfin regretté que la presse écrite au Maroc affronte des problèmes struturels et administratifs.
"La situation fragile dans laquelle se trouve de nombreux organes de la presse écrite a contribué à assombrir l’image du paysage médiatique marocain qui reste marqué notamment par la faiblesse des tirages et le développement insuffisant du lectorat".
AFP
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