
Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
Journée-marathon pour le garde des Sceaux et ministre de la Justice française, samedi 21 juin. En effet, Rachida Dati a rencontré des étudiants, des acteurs associatifs, des opérateurs économiques et des membres de la communauté française au Maroc. Au menu également, des visites de centres socioéducatifs et des programmes de logement social. Des étapes à chaque fois marquées par des bains de foule. Pourquoi un tel intérêt ? Son origine, son caractère ou son parcours hors du commun ? C’est tout à la fois.
Au Maroc, en partie son pays d’origine, elle a été accueillie en héroïne et a eu droit aux mêmes égards qu’un chef d’Etat. Pour preuve, l’auditoire composé de patrons, de responsables politiques, de représentants d’autorité locale et nationale, d’enseignants et d’étudiants lors de sa conférence sur le thème « Accès au droit et à la citoyenneté », donnée dans un amphi plein à craquer à l’université de médecine de Casablanca. Un trop-plein de monde qui a donné lieu à de nombreux cafouillages dans l’organisation. Tout le monde voulait la toucher, lui parler, voire lui faire part d’une doléance.
Mais la garde des Sceaux a bien rempli son rôle d’ambassadrice des valeurs françaises en invitant la jeunesse marocaine (surtout) à s’impliquer dans la vie politique et économique de leur pays. « A travers vous, je m’adresse aux 16,5 millions de jeunes de ce pays », dit-elle aux étudiants, très impressionnés par cette icône d’intégration et de réussite sociale. Rachida Dati leur a d’ailleurs donné la recette de ce parcours atypique : les études. « L’accès au études supérieures est une chance formidable. Et les études juridiques peuvent mener à tout comme vous pouvez le constater », déclare la ministre.
Plus qu’un droit, « l’accès aux études est une action essentielle dans la citoyenneté », a tenu à rappeler la ministre française. Et pour convaincre plus son auditoire, elle renchérit : « Vous le savez comme moi, l’ignorant n’est jamais un être libre ». Dati explique plus les effets de l’ignorance dans un monde en perpétuel changement : « L’ignorance appelle au repli sur soi. Elle nourrit les peurs, fait le terreau des extrémismes et de ceux qui prétendent confisquer nos valeurs de liberté, d’égalité et de démocratie ». Ceux-là mêmes qui hypothèquent la liberté et prétendent remplacer la tolérance religieuse par le fondamentalisme, imposer l’obscurantisme à la place des lumières, poursuit-elle sous une salve d’applaudissements.
En s’adressant aux femmes, Dati leur rappelle que les études sont un formidable moyen d’émancipation.
De l’accès aux études, la ministre enchaîne habilement avec l’accès au droit, l’autre pilier fondamental de la citoyenneté. « Le droit est la pierre angulaire de la démocratie. L’accès à ce droit implique l’accès à la justice », n’a cessé de rappeler la garde des Sceaux.
Ce qui revient à dire que le Maroc se doit d’aller encore plus loin dans ses efforts pour apporter le droit dans des régions difficiles d’accès. A ce propos, la justice marocaine peut compter sur la coopération que lui propose la justice française qui a enclenché d’importantes réformes : la loi sur la récidive, carte judiciaire, désengorgement des prisons... Autant de réformes enclenchées sous l’impulsion de Rachida Dati.
La ministre a annoncé qu’en termes de coopération, l’Ecole française de la magistrature et l’Université Aix-Marseille III vont concevoir des modules de formation. Ces programmes seront proposés à l’Université Hassan II. Ils seront reconnus par un diplôme de l’université française. Cette coopération portera essentiellement sur le droit des affaires, la gestion des entreprises ou encore du patrimoine immobilier.
Formation
Samedi après-midi, la garde des Sceaux a rencontré différents acteurs associatifs ainsi que des jeunes issus de quartiers défavorisés. La rencontre s’est déroulée au centre social Oum Keltoum, à Sidi Moumen.
Rachida Dati a annoncé la signature prochaine d’une convention portant sur l’emploi et la formation professionnelle des jeunes Marocains au sein des entreprises françaises basées au Maroc.
Source : L’Economiste - A. R.
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