À l’heure où l’Espagne fait face à une crise migratoire majeure, Carlos Puigdemont, président d’Ensemble pour la Catalogne et ancien président de la généralité de Catalogne soutient que « le Maroc est en droit de soulever la question de la souveraineté sur les deux enclaves de Sebta et Melilla ».
« Sebta et Melilla sont deux villes africaines, qui ne font partie de l’UE que par héritage d’un passé colonial qui a permis aux Européens d’avoir des possessions en dehors de l’Europe », a écrit l’ancien leader indépendantiste catalan sur son compte Twitter, ajoutant que « le Maroc a le droit de soulever la question de la souveraineté sur ces deux villes ». Pour Carlos Puigdemont, il serait nécessaire de créer une table de dialogue pour résoudre le conflit. « Un dialogue entre l’Espagne et le Maroc serait nécessaire pour traiter l’agenda des désaccords », est-il persuadé. Il espère que « l’UE n’est pas entraînée par l’inflammation nationaliste espagnole ».
Les déclarations de l’ancien leader indépendantiste catalan rappellent les propos du chef du gouvernement marocain, Saâdeddine El Othmani sur le statut des enclaves de Sebta et de Melilla. Quelques jours après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, il avait fait remarquer qu’au sujet des deux villes, le statuquo est toujours en vigueur après 5 ou 6 siècles. « Le temps viendra pour l’affaire de Sebta et Melilia, des territoires marocains comme le Sahara », avait-il déclaré. Une déclaration qui avait provoqué un incident diplomatique avec l’Espagne. Madrid avait réclamé des clarifications à Rabat.
De lundi à mardi, 5000 migrants dont des mineurs ont rejoint Sebta, plongeant l’Espagne dans une crise migratoire. Le Maroc a rappelé son ambassadrice pour consultation après que celle-ci a été convoquée par Arancha González Laya, ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération espagnole. Les tensions entre les deux pays sont loin de retomber.