Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en ce mois de septembre.
Le Forum africain de la finance islamique se tiendra à Casablanca, les 2 et 3 avril 2008, où plus de 150 participants sont attendus. Cette manifestation est organisée par Isla-Invest Consulting, une société française de conseil en investissements financiers et immobiliers conformes aux principes de la Chariâ.
Choisir la capitale économique pour toucher tout le continent africain n’a rien d’hasardeux, selon Zoubeir Ben Terdeyet, PDG d’Isla-Invest « Le Maroc est l’un des pays les plus familiers avec les produits islamiques dans le continent. Les produits alternatifs y sont présents depuis quelques mois déjà. Le pays offre de grandes possibilités d’investissement. En plus, les banques privées marocaines sont assez agressives et la Bourse de Casablanca est très dynamique ».
Autant d’arguments auxquels s’ajoute l’aspect logistique. « La RAM dessert une grande partie de l’Afrique. Cela peut paraître un détail, mais, pour les organisateurs que nous sommes, cela a son importance », ajoute-t-il.
Promouvoir les produits islamiques revient à aborder une nouvelle étape dans l’économie marocaine. « La finance islamique est l’un des secteurs les plus dynamiques. Est-ce qu’un jour Bank Al-Maghrib va autoriser une banque étrangère à s’installer pour vendre ce genre de produits ? Si le marché marocain reste fermé aux banques étrangères, il n’y a pas de souci. Les banques ne feront pas beaucoup d’effort. Par contre, si elles se retrouvent menacées par un concurrent étranger, là beaucoup de choses vont se faire », commente le conseiller.
Reste à savoir quelles ouvertures Bank Al-Maghrib (BAM) entend accorder aux banques étrangères dans ce secteur ? Pour l’heure, Ben Terdeyet considère qu’il n’y a pas au Maroc de banques islamiques au sens propre du mot. Et ce n’est pas simplement une question de terminologie, mais de ressources. « Le problème dans les banques marocaines, c’est que les fonds d’argent proviennent du Ribaa. Dans une banque islamique, tout le circuit d’argent doit être conforme à la Chariâ. Les ressources doivent elles-mêmes être islamiques ».
Par ailleurs, la fiscalité adoptée actuellement semble peu favorable à la commercialisation de ces produits. « Considérant la Mourabaha comme une activité commerciale, l’application de la TVA renchérit le coût », explique le conseiller.
De toute évidence, ce nouveau marché a été introduit de façon brutale. Très peu de Marocains ont adhéré à cette nouvelle offre au coût sensiblement supérieur à celui des produits classiques. À ce propos, le gouverneur de BAM informe qu’une réflexion est en cours afin d’ajuster la fiscalité et d’uniformiser le coût des produits. L’organisateur du forum est optimiste, « on attend l’adaptation des lois qui ne saurait tarder. Je pense que le Maroc est conscient de l’importance d’investir ce secteur ».
Ainsi, le débat est lancé par Isla-Invest qui cible banques et entreprises. Ces dernières « ont toutes des problèmes de trésorerie et cherchent à se financer. La finance islamique peut constituer une réelle opportunité pour elles », conclut Terdeyet. Si l’Islam prône un partage des pertes et des profits, à qui profitent, pour le moment, les produits islamiques ?
Source : L’Economiste - Amira Khalfallah
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