
Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.
La cour d’assises du Val-de-Marne jugera, à partir de vendredi 25 janvier, un ex-cuisinier pour le meurtre d’un jeune homme dont le corps avait été découvert découpé en morceaux à Villejuif en 2003, après avoir été sans doute conservé plusieurs mois dans les congélateurs d’un restaurant.
Aux côtés de Mohamed Boucetta, 50 ans, comparaîtront quatre hommes renvoyés selon les cas pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre, non dénonciation de crime, recel de cadavre et modification de l’état des lieux d’un crime.
Le procès avait été renvoyé en septembre dernier, la partie civile ayant fait valoir qu’elle n’avait pas eu le temps de préparer le procès du fait de la désignation tardive de l’avocate au titre de l’aide juridictionnelle.
Un corps sans tête
Le corps découpé en morceaux et auquel il manquait la tête avait été découvert, le 19 mars 2003, par des enfants Villejuif, dans des sacs-poubelles.
La victime, dont le décès était attribué à une blessure par arme blanche au niveau du coeur, avait pu être identifiée. Chafik Ahouli, un Marocain de 24 ans, était recherché depuis le mois de novembre précédent, date à laquelle il avait disparu.
Avant sa disparition le jeune homme avait dit à ses parents qu’il habitait chez un ami travaillant dans un restaurant marocain - proche du lieu de découverte du corps -, mais le patron, interrogé par la famille, avait nié le connaître.
Congelé plusieurs mois
Une expertise avait révélé que le corps avait été congelé plusieurs mois, entraînant des investigations dans le restaurant et l’immeuble. Le gérant et son frère avaient alors été interpellés, conduisant les enquêteurs sur la piste d’un ancien employé, sans-papiers, des "Délices du Maroc".
Finalement interpellé dans le Pas-de-Calais en juillet 2003, alors qu’il revenait du Maroc "avec l’idée de se livrer à la police", selon son avocat, Me Julien Dubs, Mohamed Boucetta avait expliqué avoir hébergé le jeune homme à partir de septembre 2002. Il l’aurait tué dans la nuit du 24 au 25 octobre lors d’une bagarre au cours de laquelle il avait lui-même été blessé.
Atteinte à l’intégrité d’un cadavre et recel
Pour Me Dubs, "c’est une bagarre qui a mal tourné. Il voulait avertir la police". Mais le gérant du restaurant, Ahmed Youbel, aurait refusé, lui disant de nettoyer et de s’en aller.
Les débats porteront notamment sur les conditions de disparition du cadavre. Mohamed Boucetta, qui reconnaît le meurtre, a livré plusieurs versions. Après avoir dit qu’il avait lui-même découpé le corps avant de se débarrasser des sacs et de quitter l’appartement, il a expliqué que des employés du restaurant l’avaient aidé.
Au final, il a affirmé que c’était le gérant et son frère qui avaient fait disparaître le corps, à l’exception de la tête qu’il avait lui-même cachée. Le corps aurait ensuite été conservé dans les congélateurs du restaurant, avant d’être jeté à l’endroit où il a été découvert.
Le gérant et son frère sont renvoyés devant la justice pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre et recel.
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